Le président turc, Abdullah Gül, a souhaité mardi que les Balkans deviennent une région d’unité avant de rejoindre, avec la Turquie, l’Union européenne et l’Otan.

Nous voyons les Balkans comme une région située au coeur de l’Europe. Notre objectif est que cette région, qui fut celle de conflits, devienne une région d’unité ayant une bonne coopération, a souligné M. Gül.

Une fois que cela sera acquis, nous espérons pouvoir nous réunir au sein de l’UE et de l’Otan, a-t-il poursuivi.

Le président turc s’exprimait à l’issue d’une réunion à Karadjordjevo, dans le nord-ouest de la Serbie, avec le président serbe, Boris Tadic, et les membres de la présidence tripartite bosnienne.

La situation dans les Balkans, l’impasse politique actuelle en Bosnie et les relations délicates actuellement entre Belgrade et Sarajevo figuraient au menu des conversations à Karadjordjevo, qui se tenaient dans l’une des anciennes résidences de l’ancien dirigeant yougoslave, Josip Broz Tito.

La Turquie, qui a des liens historiques dans la région et de bonnes relations avec la communauté musulmane locale, s’est montrée active ces dernières années dans les Balkans sur le plan diplomatique.

Il y a un an, Ankara avait organisé un sommet similaire à Istanbul qui s’était soldé par un accord entre Belgrade et Sarajevo prévoyant une amélioration de leurs relations.

Celles-ci restent toutefois tendues en raison des mandats d’arrêt pour crimes de guerre émis par Belgrade à l’encontre de plusieurs personnalités bosniennes, mais aussi en raison d’un projet de référendum des Serbes de Bosnie.

L’homme fort des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, souhaite consulter les Serbes bosniens sur la légalité de la justice centrale bosnienne, qu’il juge partiale.

Ce projet irrite les autorités centrales de Sarajevo, toujours suspicieuses de l’influence que peut avoir la Serbie sur Milorad Dodik.

Boris Tadic a cependant insisté mardi sur le fait que la Serbie souhaitait les meilleures relations possibles avec la Bosnie, ajoutant que Belgrade ne souhaitait nullement interférer dans les affaires intérieures de son voisin.

La Serbie ne soutiendra jamais un référendum qui mènerait à la division de la Bosnie, a-t-il ajouté.

Je ne répéterai pas les erreurs de mes prédécesseurs, commises ici, à Karadjordjevo, a poursuivi le président serbe.

Boris Tadic faisait allusion à la réunion de 1991 au cours de laquelle les présidents de la Serbie et de la Croatie, Slobodan Milosevic et Franjo Tudjman, auraient prévu de diviser la Bosnie pour en rattacher des portions de territoire à leurs pays respectifs.

Cette réunion a précipité le déclenchement de la guerre inter-communautaire en Bosnie (1992-95) qui a fait 100.000 morts.

AFP