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30 morts dans un accrochage entre soldats turcs et terroristes kurdes

Publié le | par Hakan | Nombre de visite 685

[avec AFP] - Dix soldats turcs et environ vingt terroristes kurdes ont été tués dans des combats survenus tard dimanche dans le sud-est de la Turquie, nouveau signe de la recrudescence, à l’heure du conflit syrien, des combats entre l’armée d’Ankara et les séparatistes kurdes.

"Neuf agents de sécurité ont été tués et huit autres sont blessés", a déclaré le gouverneur de la province de Sirnak (sud-est, à la frontière irakienne et syrienne), Vahdettin Özkan.

Ses services ont par la suite précisé que toutes les victimes, côté forces de sécurité, étaient des soldats, et qu’un soldat blessé avait perdu la vie.
Les heurts dans la localité de Beytüssebap, qui dépend de cette province, ont en outre fait environ 20 morts dans les rangs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), ont indiqué des sources locales.

Un groupe de terroriste, qui disposent de bases arrière dans la montagne irakienne, ont attaqué avec des fusils mitrailleurs et des lance-roquettes un complexe de sécurité de Beytüssebap, tuant les soldats. La police et les soldats ont riposté, provoquant de violents heurts, a ajouté le gouverneur.

Dans une première réaction à cette attaque, le vice-Premier ministre Bekir Bozdag a assuré sur la chaîne privée NTV que "la lutte contre le terrorisme se poursuivra sans relâche".

Dans un incident séparé survenu dimanche soir, un membre du PKK, vraisemblablement un kamikaze, a fait exploser sa charge sur un barrage routier à Viransehir (sud-est), se tuant sur le coup et blessant trois agents de sécurité.

Le PKK a multiplié ses attaques avec l’été contre les forces d’Ankara. Le 20 août, une attaque à la voiture piégée a fait dix morts dans la ville de Gaziantep (sud-est), un attentat imputé au PKK.

Les opérations des terroristes sont intensifiées dans le sud-est, peuplé majoritairement de Kurdes, mais aussi dans l’ouest, où une attaque a tué un soldat près d’Izmir.

Et la tension est montée d’un cran dans le dossier kurde le mois dernier, les autorités turques ayant menacé de sévir contre le PKK en territoire syrien déchiré par un conflit généralisé si ce dernier était utilisé par les terroristes pour déstabiliser la Turquie.

Plusieurs zones du nord de la Syrie, riveraines de la Turquie, sont actuellement au mains de groupes kurdes syriens, dont certains sont proches du PKK. Ankara a accusé Damas d’avoir favorisé l’installation du PKK dans ces régions pour nuire à la Turquie.

Dans les années qui ont suivi son arrivée au pouvoir, en 2002, le parti gouvernemental de la Justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, a lancé sous l’impulsion de sa candidature à l’Union européenne certaines initiatives en faveur de la minorité kurde, estimée à 12 millions sur une population de 75 millions.

Toutefois, cette politique d’ouverture pro-kurde a fait long feu et M. Erdogan n’a cessé depuis 2009 de hausser le ton contre les milieux Kurdes, poussant l’appareil judiciaire à réprimer toute forme de militantisme kurde.

M. Erdogan a visé systématiquement le parti pro-kurde BDP (Parti de la paix et de la justice), en l’accusant ouvertement de terrorisme.

Des centaines de militants de la cause kurde ont été incarcérés depuis l’an dernier et le gouvernement a menacé de faire lever l’immunité parlementaire des députés du BDP.

Et pour cause : ces derniers ont défrayé la chronique en donnant l’accolade, devant les caméras, à des terroristes du PKK dans une zone reculée du sud-est anatolien. Les images ont provoqué une onde de choc dans une Turquie qui déplore quasi quotidiennement des pertes dans les rangs de son armée.

Le conflit avec le PKK, considéré par Ankara, les Etats-Unis et l’Union Européenne comme une organisation terroriste, a déjà coûté quelque 45.000 vies dans des combats qui durent depuis 1984.


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