100e anniverssaire de la république de Turquie

Regard sur

Vision d’un ambassadeur sur la Turquie

Publié le | par Sophie C. | Nombre de visite 587

Nommé à Londres, S.E. Bernard Emié, ambassadeur de France en Turquie depuis près de quatre années, a accueilli samedi soir au Palais de France et en compagnie de son épouse Isabelle la communauté française et francophone d’Istanbul pour un au revoir. L’occasion pour le Petit journal d’Istanbul de lui poser quelques questions.

lepetitjournal.com Istanbul : M. l’Ambassadeur, si l’on évoque d’abord le bilan de votre mission en Turquie, de quoi êtes vous le plus satisfait ?

S.E. Bernard Emié : D’abord d’avoir permis la visite du Président de la République Française, la première depuis près de 20 ans, et ainsi contribué à clôturer cette page absurde de l’absence de contacts à haut niveau en Turquie. Cela a été la troisième visite présidentielle depuis la fin de la seconde guerre mondiale après le Général de Gaulle en 1968 et François Mitterrand en 1992. Nous avons tourné une page, et aujourd’hui la relation est excellente entre notre Président, le Président Gül et le Premier ministre de la Turquie. Il y a eu beaucoup de compréhension entre les deux pays au cours de cette visite.

Ensuite, je suis heureux que la Saison de la Turquie en France ait été un vrai succès. C’est un événement qui a permis aux Turcs de mesurer que les Français leur ouvraient leurs bras et leurs coeurs.

Parmi les invités, M. Robert Badinter, fait vendredi dernier Dr Honoris Causa par l’université Galatasaray et son épouse (photo BDB)

Il faut aussi signaler, dans le cadre de la Présidence française de l’Union européenne, l’ouverture de deux chapitres, ce qui a été pour les Turcs quelque chose de très important. Nous sommes la première présidence à avoir fait autant pour les Turcs dans le cadre de leur négociation d’adhésion à l’Europe.

Enfin, je suis fier d’avoir pu assurer la pérénité de la présence française en Turquie, avec notamment la rénovation de l’école primaire Pierre Loti à Beyoglu, la construction d’un nouveau lycée et d’un institut culturel à Ankara, la perspective d’un nouveau lycée à Istanbul pour lequel nous cherchons un terrain et la rénovation du Palais de France. Tout cela prouve que la France est, dans la durée, engagée en Turquie.

Qu’est ce que vous regrettez ?

Au fond pas grand chose ! Mais peut-être que nous n’ayons pas réussi à faire assez dans le domaine de la coopération militaire. C’est le cas aussi dans le domaine économique, nous avons bien progressé mais nous aurions pu faire davantage.

Qu’est ce qui vous a le plus étonné au cours de votre séjour en Turquie ?

Le dynamisme, l’intelligence et la vivacité de la Turquie ainsi que sa capacité à se projeter comme une grande puissance d’avenir. Nous avons en face de nous un très grand partenaire de la France.

Et pour terminer, qu’est ce qui va le plus vous manquer ?
C’est d’abord le challenge diplomatique qui est réel : représenter la France en Turquie a été extrêmement complexe compte tenu des différents que nous avons sur la question de l’Union Européenne. C’est aussi ce peuple turc et cette amitié que nous avons avec lui. Enfin, il y a ce très dense et très puissant réseau des amis de la France en Turquie qui nous permet ici de rayonner. Tout ceci va effectivement beaucoup me manquer !

Lien/Source : http://www.lepetitjournal.com/istanbul/a-la-une-istanbul/74838-communaute--se-bernard-emie-repond-aux-questions-du-petit-journalcom-distanbul.html


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