L’indice référentiel turc, l’ISE, a chuté d’environ 7% depuis l’automne 2010. La Société Générale nous indique qu’il y a des raisons de s’inquiéter : « la surchauffe de l’économie est un risque majeur« . Une inflation en constante hausse alliée à une croissance annuelle estimée à 9% en 2010 risquent de conduire à un relèvement du taux directeur de la Banque centrale.

Selon Ahmet Akarli de Goldman Sachs, « le tableau n’est pas beau à voir, les déséquilibres s’accumulent et les vulnérabilités financières sont de plus en plus présentes ». Le gouvernement turc a en effet trop longtemps maintenu sa politique d’après-crise concernant la relance budgétairdeficite et monétaire. Les salaires montent chaque année de 18% tandis que la consommation des ménages se renforce de 25%. Le nombre de crédits accordés aux particuliers a augmenté de 36% en une année. Le déficit commercial turc a atteint son pire solde au mois de mars et a été révisé à la hausse à 8% du PIB pour 2011, contre les 5,4% attendus. Le taux d’inflation continue de grimper à un rythme soutenu depuis neuf mois.

La Banque centrale a tenté d’apaiser la situation en augmentant ses réserves obligatoires et ses taux. L’idée est de réduire le flux monétaire au sein du pays. Les prêts à la consommation restent cependant trop faciles à obtenir et « la monnaie continuellement déversée dans l’économie turque rend les conditions bancaires insupportables« , indique The Economist. Selon certains analystes, la santé financière de la Turquie s’améliorera lorsque les taux d’intérêt seront rehaussés et que le gouvernement limitera ses dépenses publiques.

Dix-septième économie mondiale en 2010 selon le FMI, avec un PIB évalué à 729 milliards de dollars, la Turquie est le nouveau « dragon » économique de l’OCDE. Cependant, la notation « investment grade » (risque faible) ne lui a toujours pas été attribuée par une agence de notation. Selon le site internet Globalix, la maîtrise des finances publiques et la mise en place d’une politique saine ainsi qu’une forte croissance lui permettront d’obtenir cette notation distinctive rendant ce pays extrêmement fiable pour y investir.

En attendant, la Turquie est un pays incontournable pour l’importation du pétrole en Europe. Actuellement, 121 millions de tonnes de pétrole transitent chaque année à travers ses pipelines et les autorités turques désirent développer encore cette filière. Une opportunité d’investissement à suivre pour ceux qui veulent miser sur la hausse du pétrole à long terme.

Source Money Week