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Syrie : les alliés ont mené une frappe contre les armes chimiques d’Assad

Publié le | par Engin | Nombre de visite 267
Syrie : les alliés ont mené une frappe contre les armes chimiques d'Assad

Syrie : les alliés ont mené une frappe contre les armes chimiques d’Assad

Les raids menés dans la nuit de vendredi par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont visé trois cibles près de Damas et Homs. Les opérations ont duré moins d’une heure.

Donald Trump est apparu sur les écrans de télévision à 21 heures à Washington (3 heures du matin à Paris) pour annoncer aux Américains qu’il venait « d’ordonner des frappes de précision contre des cibles associées aux capacités d’armes chimiques du dictateur syrien Bachar el-Assad. Une opération combinée avec les forces françaises et britanniques est en cours. Nous les remercions toutes deux. »

Le président américain a présenté sa décision comme une réponse au gazage de la population civile le 7 avril à Douma, dans la banlieue de Damas, un « massacre » qui « n’est pas l’œuvre d’un homme mais le crime d’un monstre ».

« L’objectif de nos actions ce soir est d’établir une forte dissuasion à la production, à la dissémination et à l’usage d’armes chimiques », a dit Trump, affirmant que « cette dissuasion est dans l’intérêt vital de la sécurité nationale » américaine. Il a assuré que les trois alliés étaient « prêts à poursuivre leurs actions jusqu’à ce que le régime abandonne son recours à ces agents chimiques prohibés. »

Moins d’une heure après l’intervention du président, le secrétaire à la Défense, James Mattis, et le général Joseph Dunford, chef d’état-major interarmes, ont fait un point sur la situation militaire lors d’un « briefing » au Pentagone. Ils ont annoncé que trois cibles principales avaient été visées : un centre de recherche scientifique dédié au développement et aux tests d’agents chimiques dans la banlieue de Damas, un dépôt d’armes chimiques à l’ouest de Homs et un poste de commandement dans la même zone.

« C’est une frappe unique », a précisé James Mattis, confirmant que les opérations étaient terminées. La « poursuite » des actions militaires évoquée par Trump serait conditionnée à une nouvelle provocation syrienne. « L’année dernière, ils n’avaient pas compris le message », a déclaré le patron du Pentagone, en référence aux 59 missiles Tomahawk tirés contre des bases du régime en avril 2017. « Cette fois-ci nous avons tapé plus fort, a-t-il dit. Je crois que nous avons envoyé un signal très puissant. »

Damas a claironné avoir abattu dix-neuf des missiles tirés par les alliés, ce que le Pentagone n’a ni confirmé ni démenti : « Nous n’avons pas de détails à cette heure », a dit le chef d’état-major, donnant à nouveau rendez-vous à la presse ce samedi à 9 heures (15h à Paris). Le général français Jean-Pierre Montégu, attaché de défense à l’ambassade de France, était présent à ses côtés, comme son collègue britannique, mais les deux hommes n’ont pas pris la parole.

Les Russes n’ont pas été prévenus

Le général Dunford a insisté sur le « luxe de précautions » prises pour éviter les victimes civiles et les « forces étrangères » présentes en Syrie. Il a cependant indiqué que, contrairement aux tirs d’il y a un an, les Russes n’avaient pas été prévenus à l’avance du choix des cibles. « Il y a simplement eu une communication pour obtenir la ‘déconflixion’ de l’espace aérien, comme c’est la routine avant n’importe quelle opération en Syrie », a dit l’officier.

Auparavant, le président américain avait pointé du doigt l’Iran et la Russie en lançant : « Quel genre de nation veut être associée au meurtre de masse d’hommes, de femmes et d’enfants innocents ? » L’assaut de vendredi « est le résultat direct du manquement de la Russie à ses promesses », a-t-il rappelé, Moscou s’étant porté garant en 2013 de l’élimination des stocks chimiques syriens. « La Russie doit décider si elle veut continuer sur cette pente sinistre ou si elle veut rejoindre les nations civilisées comme une force de paix et de stabilité », a dit Trump. Il a précisé que, pour sa part, « l’Amérique ne cherche pas à rester indéfiniment en Syrie, en aucune circonstance. »

La réponse mesurée aux crimes d’Assad correspond aux annonces prudentes d’Emmanuel Macron, mais elle apparaît en deçà des déclarations guerrières de Donald Trump. « Tiens-toi prête Russie !, avait-il tweeté mercredi. Les missiles arrivent, beaux et neufs et ‘intelligents’. » Cet enthousiasme avait paru embarrasser les responsables militaires américains, qui ont mis en garde contre le risque d’escalade avec la Russie lors de plusieurs réunions du cabinet de sécurité. La pondération a finalement prévalu. Reste à savoir si elle atteindra l’objectif de dissuasion.i


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