Quinze partisans kurdes du PKK, ont entamé jeudi à Strasbourg une grève de la faim "illimitée" pour demander la libération en Turquie du leader du "Parti des travailleurs du Kurdistan" (PKK, terroriste) Abdullah Öcalan et pour obtenir du Conseil de l’Europe qu’il lui rende visite en prison.
Une centaine de manifestants étaient venus soutenir les grévistes de la faim lors d’un rassemblement devant le bâtiment du Conseil de l’Europe, qui avaient revêtu des chasubles blanches sur lesquelles on pouvait lire "Liberté pour Öcalan".
Les activistes, venus de plusieurs pays d’Europe, demandent notamment que le Conseil de l’Europe envoie à Istanbul des experts de son Comité pour la prévention de la torture (CPT) pour y examiner les conditions de détention d’Abdullah Öcalan. Chose que le CPT avait déjà fait par le passé.
"Je suis prêt à aller jusqu’à la mort", a affirmé à l’AFP l’un des participants au mouvement, Harun Yilmaz, 29 ans, qui vit à Paris.
Ce mouvement est organisé en solidarité avec les "prisonniers politiques kurdes" qui ont entamé le mois dernier une grève de la faim en Turquie, a déclaré à l’AFP Fidan Dogan, du "Centre d’information du Kurdistan" à Paris, une des vitrines légales du PKK.
Abdullah Öcalan purge depuis 1999, une peine de prison à vie dans la prison d’Imrali, au sud d’Istanbul. Condamné à mort le 29 juin 1999, Öcalan, surnommé "Apo", 62 ans, doit la vie au parlement turc qui a aboli la peine de mort en août 2002. Depuis 1984, la Turquie respectait déjà un moratoire sur l’application de la peine de mort.
Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par la communauté internationale. Les attentats de l’organisation séparatiste ont causé la mort de quelque 45.000 personnes depuis 1984, début des attentats du groupe terroriste qui vise à instaurer un Etat indépendant kurde dans le sud-est de la Turquie.