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Portrait d’Hedo Turkoglu : porté disparu dans le désert ?

Publié le | par Hakan | Nombre de visite 256

Hedo Turkoglu. C’est l’histoire d’un joueur talentueux, qui avait su gagner sa place dans le 5 majeur d’une certaine équipe de Floride, après 6 saisons dans la ligue marquées par une progression constante, et qui venait de signer un contrat à plus de 10 millions de dollars par saison. C’est l’histoire d’un joueur promis à un avenir brillant.

Mais c’est aussi l’histoire d’un joueur en grande difficulté depuis 2 saisons, mais dont la baisse de performance remonte en fait à plus loin.

Arrêtons nous quelques instants sur son histoire, et examinons quelles perspectives s’ouvrent maintenant devant lui.

Le premier joueur Turc en NBA

Hedo Turkoglu, avant son arrivée en NBA, disposait déjà d’une expérience du haut niveau : 4 saisons dans la ligue turque et 50 matchs en Euroleague (13,6 pt/m et 4,6 rb/m en 1999-00, 62,6% de réussite au tir).

Les scouts de la NBA le regardaient d’ailleurs de près, le qualifiant de joueur offensif et athlétique, disposant d’un bon drive et d’un bon shoot. Sa défense n’étant néanmoins pas réputée comme fameuse.

Une progression de carrière impressionnante.

Sélectionné à la 16è place de la draft 2000, il a rejoint les Kings pour ses 3 premières saisons en NBA. Bien que disposant d’un temps de jeu limité (17 min/m), il fait partie de la « NBA Rookie Second-Team », au sein d’une promotion 2000 réputée comme l’une des pires de l’histoire.

Mais le jeune joueur, entre son arrivée et la saison 2007-08, n’a jamais cessé de progresser. Cela s’est ressenti aussi bien dans son temps de jeu, passé en 2007-08 à Orlando à 37 min/m, que dans l’ensemble de ses performances. En 2008, quand il a été nommé Most Improved Player, il affichait ses meilleures performances statistiques dans quasiment tous les domaines : points (19,5 pt/m) ; réussite aux tirs (45,6%), rebonds (5,7 rb/m), passes (5 rb/m), ainsi qu’un très bon 40% de réussite derrière l’arc.

Derrière les chiffres, Hedo était alors une pièce maîtresse du Magic. Dangereux à mi-distance, disposant d’une très bonne vision du jeu, bon rebondeur, il a la capacité de jouer à quasiment tous les postes. Du haut de ses 2m08, il peut rivaliser avec les intérieurs, tandis que sa vision du jeu et son shoot en font un bon arrière voire un meneur. Sa défense a elle aussi progressé, le joueur laissant moins d’ouverture à ses adversaires. Il laisse moins de rebonds et autorise moins de passes décisives.

A ce moment là, on peut dire que Turkoglu est au sommet de son art. Il est un véritable « playmaker ».

La dernière saison à Orlando : une période moins faste

La dernière saison du joueur turc avec le Magic est bien en deçà de ce qu’on aurait pu attendre. Toutes ses statistiques en saison régulière sont significativement en berne. S’il conserve un temps de jeu équivalent, il perd en efficacité : il passe de 21,2 à 18,4 points / 40 minutes, shoote moins bien (à 2 et à 3 points), prend moins de rebonds, distribue moins de passes et intercepte moins.

Néanmoins, à part au niveau des points, les baisses ne sont pas catastrophiques, et sa bonne contribution durant les playoffs, au yeux de beaucoup d’observateurs, compense d’une certaine manière.

Après la défaite en finale NBA contre les Lakers, Turkoglu, sûr de ses qualités, renonce à faire jouer son option et se retrouve agent libre. La discussion avec le Magic est houleuse, on l’annonce à Portland, mais il renonce au dernier moment alors que la franchise de la côte Ouest s’apprêtait à l’accueillir. Finalement, il décide de rejoindre Toronto avec qui il signe un contrat de 52,8 millions de dollars sur 5 ans.

La polémique est importante à l’époque, entre les critiques de sa recherche des billets verts au détriment du projet sportif, et aussi sur la manière dont il a agit avec Portland.

La descente aux enfers

Le joueur a-t-il été perturbé psychologiquement par les conditions de son arrivée ? Toujours est-il qu’il n’a jamais été intégré à l’équipe, et qu’il n’a pas répondu aux attentes que les fans plaçaient en lui.

Sur le terrain, il continue à apporter moins. Il joue moins (30 min/match), et c’est encore son efficacité qui diminue. Il n’est plus qu’à 14.7 points / 40 minutes et shoot à 41% contre 45,6% pendant sa meilleure saison, et prend moins de responsabilités offensives.

Mais c’est aussi son attitude qui pêche. On le dit moins impliqué, moins motivé. L’épisode demars 2010 n’améliore pas sa relation avec les fans : excusé pour un virus gastrique au match du soir, il est aperçu dans une boite de nuit le soir même. Il est sanctionné en étant placé sur le banc, et les fans de la franchise n’hésitent pas à le huer lors de ses apparitions sur le terrain.

Après une saison ratée, une relation avec la franchise dégragée, il annonce qu’il a été « trompé par le staff des Raptors », et demande à être transféré.

Un début de saison difficile

Bien qu’il soit difficile de convaincre une franchise d’accepter un joueur à plus de 11 millions de dollars par saison avec ce niveau de performance, il est finalement échangé l’été dernier aux Suns, contre Leandro Barbosa et Dwayne Jones.

Mais ce qui était perçu comme une opportunité tarde aujourd’hui à faire jour : après 4 matchs, les performance sur le terrain ne sont pas à la hauteur, et sont même en déclin par rapport à la saison dernière : 8.5 pts, 3 rbds et 2.5 pds de moyenne seulement.

Rapporté à 40 minutes, le joueur marque encore moins (14,2), prend moins de rebonds et passe beaucoup moins (2,5 passes / 40 minutes contre 5,4 en 2009-10). La cohabitation au sein de l’équipe de deux distributeurs (avec Steve Nash) semble problématique, et il peine à trouver sa place dans le système de jeu.

Avec l’embouteillage à l’aile dont souffre Phoenix (Hill, Dudley, Warrick), il dispose de moins de temps de jeu, et doit souvent être repositionné au poste 4, ce qui lui convient moins que le poste 3.

Quel est le problème de Turkoglu ?

C’est la question que le staff de Suns est en train de se poser, comme celui des Raptors la saison dernière, d’autant plus que la franchise en est à 1 victoire et 3 défaites.

L’intéressé livre un élément de réponse.

« Je ne veux pas qu’il y ait de malentendu. Je suis et je reste Hedo Turkoglu, et je ne suis pas là pour prendre la place de quelqu’un. Je ne veux pas être comparé à qui que ce soir. J’essaie juste de jouer mon jeu comme je l’ai toujours fait. Mon rôle est différent, et j’essaie juste d’écarter le jeu lorsque Steve Nash et Robin Lopez jouent le pick-and-roll ».

Il est clair qu’il ne bénéficie pas d’une arrivée facile dans une équipe déstabilisée par le départ de Stoudemire. Le jeu y est organisé autour d’un meneur exceptionnel dont la vision structure le jeu, mais empêche le joueur turc d’occuper une fonction similaire.

Son niveau a-t-il réellement baissé ? On est en droit de se le demander à la vue de ses feuilles de match. Néanmoins, sa très bonne prestation aux championnats du monde cet été semble indiquer que non. Ramené à 40 minutes, il a, sur 11 matchs, affiché des performances proches de sa meilleure saison : 19,1 points, 6,5 rebonds et 5,3 passes / 40 minutes. C’est en sélection nationale mais ça reste remarquable.

Le problème serait donc plutôt à chercher du côté psychologique. Fragilisé par une saison difficile, manquant d’implication et de repères, on peut penser le joueur en proie au doute. Le fait qu’il ne soit pas facile de trouver sa place dans le collectif de Phoenix risque de ne pas faciliter les choses, de même que la manière dont il a quitté le Canada, et les relations compliquées qu’il y a entretenu avec le staff et les fans ont plombé son image.

Et maintenant ?

Pour nous, le joueur a toujours du talent, et il est trop tôt pour émettre un jugement définitif sur son jeu dans l’Arizona.

Les difficultés qu’il rencontre doivent être gérées au sein du staff. Deux charges reposent sur les épaules de Alvin Gentry et ses assistants, et leur réussite conditionnera le retour de Turkoglu sur le devant de la scène.

D’abord, il faudra lui trouver une place dans le système de jeu, lui donner des responsabilités. Il faudra le faire cohabiter avec Steve Nash, et s’appuyer sur ses forces : le jeu en un-contre-un, le shoot à mi-distance, et la passe. Espérer le transformer en maître de la raquette relève du doux rêve.

Ensuite, il faudra créer un environnement de nature à lui redonner la confiance dont il a probablement besoin. Cela passe, en plus de ce qui a été dit plus haut, par une bonne ambiance de groupe, un partage du leadership, et un sorte de cocon protégeant les joueurs des déstabilisations extérieures.

Disons le clairement : les Suns ont pris un risque en échangeant Turkoglu et son gros contrat à long terme. Ils ont maintenant une obligation de résultat : aujourd’hui sa valeur sur le marché est quasi-nulle, et si Robert Sarver, le propriétaire, ne veut pas avoir jeté de l’argent pas les fenêtres, il va falloir impulser le changement.

Source Basket USA


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