Onze membres des jeunesses apoïstes, l’organisation de jeunesse affiliée au PKK ("Parti des travailleurs du Kurdistan", terroriste), sont jugés depuis lundi devant le tribunal correctionnel de Paris pour une série de jets de cocktails Molotov contre des cafés et des lieux culturels turcs à Bordeaux en 2007.
Trois des jeunes hommes, âgés pour la plupart entre 20 et 30 ans, comparaissent détenus, sept sont libres, tandis que le dernier prévenu ne s’est pas présenté devant le tribunal. Originaires de Turquie, certains ne maîtrisant pas le Français, ils ont répondu "kurde" lorsque le président les a interrogés sur leur nationalité.
Ils sont mis en examen depuis début 2007 notamment pour "destruction de biens immobiliers par l’effet d’un substance explosive", "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" et "financement du terrorisme". Le parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire à la suite de jets de cocktails Molotov contre des bars et des lieux culturels turcs à Toulouse et Bordeaux en mars 2007 puis à Marignane en avril, à Port-de-Bouc et à Marseille en mai.
L’enquête des juges antiterroristes Thierry Fragnoli et Philippe Coirre n’a pas permis d’identifier les auteurs de tous ces faits. Les onze prévenus sont donc jugés pour trois attaques commises le 5 mars 2007 contre le "Football café" à Bordeaux, le 17 mars contre une association culturelle bordelaise et le 24 avril 2007 contre un bar turc de Bordeaux, "Chez Musa".
La plupart sont membres de la branche locale de la jeunesse du PKK.
Considéré comme une organisation terroriste par la communauté internationale, le PKK milite commet des attentats pour l’instauration d’un Etat kurde indépendant regroupant le sud-est de la Turquie, de l’Irak, de la Syrie et de l’Iran. Aucun attentat n’a jamais été commis en France au nom du PKK mais les communautés turque et kurde sont soumises au racket et au versement forcé de l’ "impôt révolutionnaire".