La courte visite de Nicolas Sarkozy en Turquie au mois de février dernier n’a pas contribué à réchauffer les relations entre les deux pays. Le président de la République française a été accueilli par une déclaration peu amène du Premier ministre turc, qui a déclaré : « Cette visite n’est pas à la hauteur de l’amitié franco-turque ». Le veto français à l’entrée des Turcs dans l’Union européenne agace les dirigeants d’Ankara. Selon eux, « l’Union européenne a besoin de la Turquie, la Turquie a besoin de l’Europe ». Si l’on en juge par le site internet du ministère des Affaires étrangères, « la France considère la Turquie comme un pays partenaire important ». Mais, si « la France est en faveur d’un rapprochement aussi étroit que possible entre l’Union européenne et la Turquie », c’est « sansaller jusqu’à l’adhésion de ce pays ».

L’histoire entre les deux pays est faite de hauts et de bas depuis qu’en 1484, un premier contact a été établi sous Louis XI. Ces relations culmineront avec la signature d’un traité d’alliance entre François 1 er et Soliman le Magnifique.

Au fil des siècles, la diplomatie et le canon ont été tour à tour employés entre les deux pays, jusqu’à l’établissement de la République turque.

400 000 Turcs en France

Aujourd’hui, une forte communauté turque, estimée entre 300 000 et 400 000 personnes, vit en France. Le nombre de citoyens turcs augmente régulièrement.

Un tiers de la communauté turque habite l’Île-de-France. Le reste de la communauté se répartit un peu partout dans l’Hexagone, mais de manière moindre dans le nord et dans le sud du pays.

L’Alsace accueille, après la région parisienne, la première communauté turque établie en France. Elle représente environ 16 % des immigrés dans les deux départements alsaciens. Selon les chiffres publiés par l’Insee en 2006, il y avait 28 500 citoyens turcs en Alsace à cette date. L’institut notait dans sa revue Chiffres pour L’Alsace que « ce sont 6500 individus de plus qu’en 1999 » qui vivent dans cette région, « soit une progression annuelle de plus de 5 % ». « L’immigration turque entamée en Alsace pendant les années 70 se poursuit comme au niveau national, mais avec une intensité plus grande ».

En Franche-Comté, les Turcs représentent environ 11 % des étrangers, soit quelque 7000 personnes.

Source : L’Alsace