A l’heure où l’Olympique de Marseille est en proie à de sérieuses difficultés offensives, son ex-capitaine et meilleur buteur de Ligue 1 en 2009/10 s’éclate à Fenerbahçe, troisième du championnat turc. Mamadou Niang, auteur de huit réalisations sur les 36 buts inscrits par lesSarı Kanaryalar (les canaris jaunes) n’a en effet pas mis longtemps à s’acclimater à la difficile Süper Lig. Mais aussi à devenir l’un des chouchous de l’exigeant public du stade Şükrü Saraçoğlu...

Et comme tout va également bien avec la sélection sénégalaise dans les qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de la CAF 2012 dont il est le meilleur buteur avec 5 unités, il n’est pas tout à fait étonnant de retrouver un Mamadou Niang tout sourire au micro deFIFA.com. L’attaquant des Lions de la Teranga respire le bonheur.

Mamadou, quatre mois ont passé depuis que vous avez quitté le championnat de France pour la Süper Lig turque, l’heure est au premier bilan. Comment se passe votre expérience à Fenerbahçe ?

Ca se passe très bien ! Je suis très heureux dans mon nouveau club, et ça va crescendo de jour en jour, de mois en mois.

L’Olympique de Marseille est moins souverain devant le but qu’il ne l’a été l’année dernière. A l’évidence vous manquez à l’OM. Est-ce que c’est réciproque ?

Même si j’en suis parti, je reste le premier supporter du club. Quand Marseille joue bien, marche bien, je suis le premier ravi. Je suis d’ailleurs le club de très près. En ce moment les résultats de Marseille sont plutôt positifs, et cela m’enchante.

Vous avez quitté un club réputé pour son ambiance, pour un autre qui, semble-t-il, n’a rien à lui envier à ce niveau : vous le confirmez ?

L’ambiance est comparable en effet. La ferveur est équivalente à Marseille et à Fenerbahçe. Les deux publics font énormément de bruit ! C’est presque plus impressionnant ici, étant donné que le stade est fermé. Au niveau des décibels, ça s’en ressent. Le jour où Marseille fera la même chose, ça risque d’être très impressionnant !

Et le fameux clasico Fenerbahçe-Galatasaray (0:0), ne vous a-t-il pas rappelé les OM-PSG que vous avez pu vivre en France ?

Non, là c’est différent. Le clasico turc est beaucoup plus intense ! En France, on fait des montagnes qui n’ont pas lieu d’être autour du match OM-PSG. Cela débouche sur des décisions discutables comme celle qui a été d’interdire les supporters marseillais de se rendre à Paris pour assister au match. C’est dommage d’en arriver là… Le championnat de France mérite mieux que ça.

Le jeu de Fenerbahçe, tourné vers l’avant, doit vous ravir. 38 buts inscrits, 19 encaissés, cette balance résulte-t-elle de consignes offensives de votre entraîneur Aykut Kocaman ?

Non, le coach est bien sûr aussi très rigoureux sur l’aspect défensif. Mais c’est vrai que nous avons une équipe qui aime bien jouer au ballon, et vers l’avant. On prend pas mal de risques offensivement, et on a tendance à les payer. On laisse des espaces derrière et ça nous coûte cher.

A titre personnel, vous avez inscrit huit buts. Vous attendiez-vous à ce début en fanfare ?

J’ai confiance en moi, en mes qualités. J’aurais même peut-être pu en mettre un peu plus, si une blessure me m’avait pas éloigné des terrains pendant trois semaines. Mais c’est vrai que je me sens bien dans cette équipe. J’apprécie le club. Le bilan est donc globalement positif.

A 31 ans, avez-vous donc scellé votre avenir à Fenerbahçe ?

J’ai signé pour plusieurs années ici. Je le répète, je m’y sens très bien, je veux réussir à tout prix. J’ai déjà beaucoup d’affection pour ce club. Après, dans le foot tout va très vite, dans un sens comme dans l’autre. On ne sait pas ce que l’avenir nous réserve. Ne jamais dire jamais ! Mais, dans ma tête, je suis à Fenerbahçe pour longtemps.

Y’a-t-il pour autant un championnat qui continue à vous faire rêver ?

Je ne m’en suis jamais caché, la Premier League anglaise m’a toujours plu. Ça n’a jamais pu se faire. Mais je prends ce que l’on me donne, et le championnat turc me comble.

Vous devez aussi être comblé avec votre sélection sénégalaise... Après avoir rencontré des difficultés ces dernières années, on dirait que les Lions de la Terangaont retrouvé de leur mordant. Qu’est-ce qui a changé ?

L’arrivée du coach Amara Traoré a fait beaucoup de bien. Il a changé les mentalités à tous les niveaux. Les joueurs qu’il sélectionne sont jeunes et ont une réelle envie de défendre le maillot de l’équipe du Sénégal. Tout se passe à merveille. Il y a une super ambiance au sein du groupe, et c’est à mon avis ce qui importe le plus. C’est d’ailleurs ça qui fait la différence aujourd’hui ! Nous sommes premiers de notre Groupe (le Groupe E composé du Sénégal, du Cameroun, de la RD Congo et de la République de Maurice). On a envie de s’aider, de se battre pour son coéquipier. Les résultats s’en suivent, tout simplement.

Et globalement, quel regard portez-vous sur le football africain ?

Le football africain a toujours été de très bonne qualité, de très bon niveau. Ce qui continue à faire défaut ce sont les infrastructures, et la qualité des terrains. La chaleur caractéristique en Afrique n’aide pas, c’est certain… C’est difficile d’arroser les pelouses. Les terrains sont rapidement brûlés par la sécheresse. Ce n’est vraiment pas évident de jouer dessus. Mais sur un terrain normal, les équipes africaines sont capables de grandes choses. J’en veux pour preuve les prestations du Ghana. Les Blacks Stars sont passés de très près des demi-finales lors de la dernière Coupe du Monde. C’est un signe qui ne trompe pas.

Enfin, le FIFA Ballon d’Or 2010 va être remis à son vainqueur le 10 janvier prochain. Avez-vous un pronostic ?

Au niveau palmarès et trophées remportés cette année, Xavi et Andrés Iniesta mériteraient de l’avoir. Mais au niveau du jeu en lui-même, Lionel Messi est selon moi le meilleur. Ce qu’il fait avec le ballon est tout simplement exceptionnel.

Source Fr Fifa