Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a demandé lundi à l’Union européenne d’empêcher l’envoi d’une nouvelle flottille internationale d’aide à Gaza, qualifiant un tel projet de "provocation".

"Nous sommes au courant d’une tentative d’envoi fin mai-début juin d’une nouvelle flottille à Gaza. Il ne s’agit pas d’une flottille de paix mais d’une provocation délibérée, visant à mettre le feu aux poudres dans cette partie de la région", a-t-il mis en garde.

"Je pense qu’il est dans notre intérêt commun d’agir pour qu’une telle flottille soit stoppée", a poursuivi le Premier ministre, lors d’un déjeuner à Jérusalem avec les ambassadeurs de l’UE.

"Ceux qui aspirent à la paix et au calme doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher cette provocation", a martelé M. Netanyahu, estimant qu’il n’y a pas de crise humanitaire à Gaza.

Le Premier ministre s’est indigné qu’"Israël puisse être accusé de crimes de guerre" à Gaza, alors que, selon lui, il n’exerce que son droit à la légitime défense.

M. Netanyahu avait déjà demandé le 1er avril au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon de stopper la prochaine flottille humanitaire qui envisage de briser le blocus maritime israélien de la bande de Gaza.

Il avait alors affirmé que parmi les organisateurs de l’expédition figuraient des "éléments extrémistes islamistes dont l’objectif est de provoquer une conflagration".

Une nouvelle "flottille de la liberté", composée d’une quinzaine de navires avec à bord des militants pro-palestiniens de 25 pays, a l’intention d’appareiller fin mai, selon les organisateurs, pour marquer le 1er anniversaire de l’assaut de la marine israélienne contre le ferry turc Mavi Marmara qui avait fait 9 morts parmi les passagers dans les eaux internationales, au large de Gaza.

L’opération israélienne avait suscité de vigoureuses condamnations à travers le monde et porté un grave coup aux relations entre Israël et la Turquie.

A la suite des pressions internationales, Israël a assoupli son blocus de la bande de Gaza, sous contrôle du mouvement islamiste palestinien Hamas, tout en maintenant un strict embargo maritime, l’interdiction de la plupart des exportations et de sévères restrictions à la circulation des personnes à l’entrée et à la sortie de Gaza.

M. Netanyahu a par ailleurs renouvelé lundi son appel à l’Autorité palestinienne à reprendre sur le champ les négociations de paix suspendues depuis le 26 septembre, après le refus d’Israël de décréter un nouveau moratoire sur la colonisation.

De son côté, l’ambassadeur de l’UE en Israël, Andrew Standley, a réaffirmé "la préoccupation de l’UE face à l’absence de progrès dans le processus de paix" et exprimé l’espoir que "le calme relatif qui s’est instauré ces dernières 24 heures à Gaza prévaudra", après un nouveau cycle de violences.

AFP