ATATÜRK par Ayten AKGÜRBÜZ

Actualité

Mahçupyan : La Turquie décidée de jouer en "première division" européenne

Publié le | par Engin | Nombre de visite 413
Mahçupyan : La Turquie décidée de jouer en "première division" européenne

La Turquie décidée de jouer en "première division" européenne

La Turquie est "à 100%" décidée à intégrer l’Union européenne (UE) afin de jouer dans "la première division" malgré le coup de froid provoqué par la vague d’arrestation visant des médias d’opposition turcs, a déclaré à l’AFP un conseiller du gouvernement d’Ankara.

Les aspirations turques de rejoindre l’UE ont subi un revers après la rafle policière opérée à la mi-décembre dans les milieux liés au rival politique d’Erdogan, l’imam Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis.

L’enquête a été dénoncée par Bruxelles comme un coup porté à la liberté de la presse en Turquie et la virulente contre-attaque de M. Erdogan a suscité des doutes sur les ambitions du Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir à Ankara, de garder le cap européen.

Etyen Mahcupyan, un intellectuel turco-arménien conseiller en chef du Premier ministre Ahmet Davutoglu, a néanmoins exclu toute déviation.

"L’AKP souhaite absolument, à cent pour cent, adhérer à l’UE et démontrer sa puissance en Europe", a-t-il dit lors d’un entretien.

"Enthousiaste et confiant, Erdogan ne peut pas rêver d’une Turquie qui joue en deuxième division. Il veut jouer dans la première division", a-t-il dit.

M. Mahcupyan a critiqué l"incapacité" de l’Occident à comprendre la guerre menée par le régime islamo-conservateur contre le mouvement Gülen que l’homme fort de Turquie accuse d’avoir orchestré un complot pour le renverser quand il était Premier ministre, de 2003 à 2014. M. Erdogan a été élu président en août.

M. Erdogan n’a de cesse de répéter que les partisans de Fethullah Gülen dans la police et la magistrature sont à l’origine d’un vaste scandale de corruption qui a ciblé sa personne et son entourage politique à l’hiver 2013, promettant d’anéantir ce qu’il appelle l’"Etat parallèle".

Il a jusqu’à présent procédé à des purges dans la fonction publique tandis que la justice turque a émis un mandat d’arrêt contre M. Gülen, 73 ans, qui dirige un mouvement qui a des intérêts dans les médias et les finances.

"Il est très clair que la confrérie Gülen a tenté de renverser le gouvernement", a affirmé M. Mahcupyan, ajoutant que c’était une initiative "avortée".

D’après le conseiller, la mouvance a mis sur pied une "hiérarchie" dans les institutions clés de l’Etat, avec un "groupe de base" de 5.000 à 10.000 personnes - sur trois millions de sympathisants du mouvement - qui a imaginé le "coup d’Etat".

"Pour autant que je peux voir, Tayyip Erdogan et l’AKP tentent d’expliquer cela autant que possible afin de convaincre (la majeure par", dit-il.

Critiqué en Turquie et à l’étranger pour des mesures controversées renforçant son autorité, M. Erdogan a exhorté l’Europe à se "mêler de ses affaires" et ne pas avoir de "leçon de démocratie" à recevoir.

M. Mahcupyan a comparé l’AKP d’Erdogan à une "pendule balançant entre autoritarisme et démocratie", indiquant que le parti avait penché pour des mesures plus autoritaires chaque fois qu’il voyait une menace pour sa survie.


Lire également
La Politique de Voisinage de l'UE et la Turquie

La Politique de Voisinage de l’UE et la Turquie

10 juillet 2024