La Turquie participera au "Groupe de contact" proposé par le président français Nicolas Sarkozy et qui devrait être constitué de pays prêts à mettre en commun leurs efforts pour aider le Liban à surmonter sa crise gouvernementale, a indiqué lundi le Premier ministre turc.

"J’ai reçu un message d’invitation hier (dimanche) de M. Sarkozy et j’ai demandé à mes services d’y répondre favorablement", a souligné Recep Tayyip Erdogan devant les journalistes, avant de quitter Istanbul pour Damas où il doit s’entretenir de la crise libanaise avec le président syrien Bachar al-Assad et l’émir du Qatar, cheikh Hamad bin Khalifa al-Thani.

M. Erdogan a aussi annoncé l’arrivée "ce soir en Turquie du ministre iranien des Affaires étrangères" par intérim, Ali Akbar Salehi, pour des entretiens sur le Liban.

Une source diplomatique turque a précisé à l’AFP sous couvert d’anonymat que M. Salehi, qui est aussi le chef du programme nucléaire d’Iran, rencontrera lundi soir son homologue turc Ahmet Davutoglu "pour évoquer a priori la question libanaise".

M. Erdogan a précisé que la France n’avait pas encore communiqué la date d’une éventuelle réunion.

"Nous devons tous, c’est-à-dire les pays de la région, nous pencher activement sur ce dossier pour contribuer à la paix dans notre zone", a ajouté M. Erdogan.

M. Sarkozy a mené ces derniers jours des contacts sur la situation au Liban, notamment avec le Premier ministre libanais Saad Hariri, le roi Abdallah d’Arabie Saoudite, les présidents syrien et turc, l’Emir de Qatar et le président américain Barack Obama, selon la présidence française.

La coalition gouvernementale du Premier ministre libanais s’est effondrée la semaine dernière, après la démission des ministres du Hezbollah et de ses alliés, une crise politique qui fait craindre une résurgence des violences et inquiète la communauté internationale.

Le Hezbollah, qui s’attend à être mis en cause dans le meurtre de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri en 2005, avait fait pression sans succès sur son fils Saad Hariri, actuel Premier ministre, pour qu’il désavoue le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) enquêtant sur cet assassinat.

Lundi, le TSL doit remettre son acte d’accusation lors d’une audience à huis clos.