Des dizaines de femmes originaires du Golfe Persique s’affairent dans un des centres commerciaux les plus luxueux d’Istanbul.
« Contrairement aux Turcs ils ne vont pas essayer vingt paires de chaussures avant de prendre une décision. Ils voient une paire qui les intéressent, ils demandent leur pointure, l’essayent, vont à la caisse et payent » témoigne un vendeur. L’intérêt des Arabes pour la culture turque (de la musique à la nourriture en passant par son histoire ottomane), joue un rôle dans l’afflux de ces touristes, qui profitent aussi d’une accalmie loin des étés de plomb de leurs pays. Ils bénéficient aussi d’un secteur en pleine expansion en Turquie qui répond aux besoins de la bourgeoisie musulmane, avec par exemple des espaces de baignades différents pour les hommes et les femmes. Face au tumulte du « Printemps arabe » la stabilité de la Turquie attire de plus en plus de visiteurs : les données du ministère du Tourisme montrent que le nombre de visiteurs a augmenté de 14.56 % par rapport aux chiffres de 2010 entre janvier et mai. Les Allemands, les Russes et les Anglais, la plupart consommateurs de séjours tout compris à bas prix, sont toujours très présents, mais les touristes à fort pouvoir d’achat des pays arabes sont de plus en plus nombreux. Ainsi, au mois de mai et par rapport à l’année précédente, le nombre de touristes yéménites a augmenté de 87 %, ceux originaires d’Arabie Saoudite de 79,3 %. Les revenues du tourisme turc ont dépassé la barre des 25 milliards de dollars en 2010, et avec 30 millions de touristes attendus cette année, soit 1,4 milliard de plus que l’an passé, les responsables s’attendent à des recettes exceptionnelles.
Source : Zaman