Le mois dernier, un restaurant tenu par un Turc à Londres a été vandalisé par une organisation locale de rançonneurs.
Ce fait divers a ceci d’intéressant et de significatif que les rançonneurs ont tagué les murs du restaurant d’insultes diverses et du qualificatif de « fasciste ». Qu’une organisation criminelle, dont la structure n’est donc pas très démocratique, stigmatise quelqu’un par l’utilisation du terme « fasciste » est pour le moins singulier :
A t-on affaire à des voleurs qui, à côté de leurs méfaits, ont une conscience démocratique et combattent le « fascisme » ? Non évidemment. Aujourd’hui, les mots négatifs comme « raciste », « fasciste », « négationniste » etc ne sont plus employés pour ce qu’ils sont mais comme instruments politiques qui permettent de légitimer la violence, à des buts d’intérêts ou par haine, contre ce qui est ainsi ciblé.
Si bien que même des organisations extrémistes, racistes ou criminelles, pour le coup, comme l’entité terroriste kurde du PKK, les néo-conservateurs américains ou les activistes de la cause arménienne, entre autres, finissent par instrumentaliser les principes des « droits de l’homme » et ce que ces derniers combattent afin de les utiliser à leur profit, les « droits de l’homme » devenant des outils pour ceux mêmes qui leur sont contraires.
Actuellement, ce processus d’instrumentalisation finit par discréditer et vider de leur légitimité morale les principes positifs – si tant est qu’un jour ils aient été considérés dans leur signification universelle – sur lesquels nous avons construit notre « humanisme ».
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