D’après Human Rights Watch, les autorités arméniennes n’ont pas encore enquêté sur les fraudes signalées au cours des élections présidentielles de 2008, et sur la répression policière qui s’en est suivi.

Le groupe new-yorkais a, dans son rapport mondial annuel sur les conditions des droits de l’homme dans plus de 90 pays, également critiqué les autorités en affirmant qu’elles continuaient de tolérer les abus en garde à vue et de restreindre les libertés civiles.

« Les autorités arméniennes n’ont pas encore garanti des investigations sur l’usage excessif de la force par la police au cours des affrontements de mars 2008. » On peut lire dans le rapport « qu’un certain nombre de partisans d’opposition seraient toujours emprisonnés ».

HRW a déjà critiqué la réponse du gouvernement arménien face aux manifestations post-électorales, qui a causé la mort de huit civils et deux agents de sécurité. « Les fonctionnaires ont affirmé avoir ouvert 200 enquêtes internes sur la conduite des policiers, mais seulement quatre officiers de police ont été accusés dans deux affaires distinctes, pour usage excessif de la force. »

« Plus de 50 civils ont été poursuivis, certains condamnés à des peines de prison. Malgré la grâce présidentielle décrétée le 19 juin dernier, 17 partisans d’opposition sont toujours emprisonnés pour des motifs politiques. »

Les autorités arméniennes soutiennent que l’opposition dirigée par Levon Ter-Petrossian a tenté d’organiser un coup d’Etat, ce qui justifie l’utilisation de la force. Une enquête parlementaire boycottée par l’opposition a conclu en septembre que les actions de police ont été « légitimes et proportionnées ».

Le rapport de HRW note que bon nombre des partisans de l’opposition arrêtés ont assuré avoir été maltraités en détention. Les observateurs locaux et internationaux ont longtemps considéré la brutalité policière comme l’une des formes les plus fréquentes de violation des droits de l’homme en Arménie.

Le rapport énumère les attaques violentes contre plusieurs journalistes arméniens signalées en 2009. Certains de ces journalistes ont été agressés par des partisans du gouvernement alors qu’il couvraient les élections municipales de mai 2009 à Erevan.

HRW a également noté que A1 +, l’une des chaînes de télévision les plus populaires, qui a arrêté d’émettre en 2002, n’a toujours pas été autorisée à reprendre ses émissions, bien qu’elle ait obtenu gain de cause devant la Cour européenne des droits de l’homme en 2008, contre le gouvernement arménien. HRW a enfin accusé le gouvernement de continuer à restreindre la liberté de réunion.

« Sur les 84 demandes de l’opposition pour les manifestations et les rassemblements, seulement 28 ont été accordées », a indiqué HRW. « Les partis d’opposition et certaines ONG affirment qu’ils rencontrent des difficultés particulières pour se rassembler. »

par Marion

Source armenews