Le 5 Août 1980 les terroristes arméniens ont attaqués au consulat de Turquie de Lyon

Voici l’article du journal "Le Monde" consacré à cette attaque
""L’ASALA et les " justiciers "
L’attentat contre le consulat de Turquie à Lyon, le mardi 5 août, qui a fait quatre blessés, a été revendiqué par l’Armée secrète de libération de l’Arménie (nos dernières éditions). Dans un appel au bureau de l’Associated Press à Beyrouth, un correspondant anonyme a précisé que " l’opération avait été exécutée par un membre du groupe du Martyr Haroutiouri Sasonian ".Le ministre français des affaires étrangères, M. Jean François-Poncet, a indiqué mardi soir que " les autorités françaises condamnaient cet acte de terrorisme et feraient tout ce qui est en leur pouvoir pour que les coupables soient identifiés et arrêtés ".
Publié le 07 août 1980 à 00h00 - Mis à jour le 07 août 1980 à 00h00
L’Armée secrète arménienne pour la libération de l’Arménie (ASALA), qui a revendiqué, mardi à Paris, l’attentat contre le consulat de Turquie à Lyon (le Monde du 6 août), menace de s’attaquer aux intérêts français partout dans le monde si des patriotes arméniens sont arrêtés par les autorités françaises. Des menaces analogues avaient été dressées au gouvernement grec après l’assassinat à Athènes, le 31 juillet, d’un diplomate turc et de sa fille.
L’ASALA s’était fait connaître par le meurtre, le 22 octobre 1975, de l’ambassadeur de Turquie à Vienne, M. Danis Tunaligil, suivi deux jours plus tard de celui de l’ambassadeur turc à Paris, M. Ismaïl Erez. Depuis le début de l’année, elle s’est manifestée par des attentats à Rome contre des sièges de compagnies aériennes, ainsi que le bureau du tourisme turc.
Les autres attentats perpétrés ont été revendiqués par les " justiciers du génocide arménien " : assassinat de l’ambassadeur turc près du Saint-Siège, le 9 juillet 1977, celui de la femme de l’ambassadeur turc à Madrid le 8 juin 1978 ; celui du fils de l’ambassadeur turc à La Haye, le 12 octobre 1979 ; ainsi que les blessures infligées, le 6 février 1980, à l’ambassadeur turc à Berne et, le 17 avril, à l’ambassadeur turc au Vatican.
Dans un communiqué adressé à l’A.F.P., à Beyrouth, l’ASALA révèle que l’opération contre le consulat turc à Lyon a été exécutée par deux groupes de commandos. L’ASALA précise que " son action armée ne se limite pas à des objectifs strictement arméniens, mais vise à créer un front commun de tous les démocrates en Turquie afin de renverser le régime fasciste turc ". Elle avait annoncé son alliance avec le parti kurde des travailleurs (PKK), le 6 avril dernier, à Beyrouth.
À Ankara, l’opinion turque ressent vivement la recrudescence de ces attentats, nous dit notre correspondant Artun Unsal. M. Demirel, premier ministre, ainsi que M. Ecevit, chef de l’opposition, ont vivement condamné l’attentat de Lyon. M. Erkmen, ministre des affaires étrangères, a, de son côté, demandé aux autorités françaises qu’elles mettent en œuvre tous les moyens pour arrêter les coupables et assurer une meilleure protection des diplomates turcs. Les meurtriers de l’ambassadeur Erez, en octobre 1975, et du conseiller de presse Colpan, en décembre 1979, n’ont toujours pas été trouvés.""