La réponse est "oui" pour 66% des personnes interrogées dans un sondage visant les populations du Proche et du Moyen-Orient.

Alors que la vague populaire qui a débouché sur la chute du président Ben Ali en Tunisie ébranle à présent l’Egypte et fait trembler d’autres pays arabes, un sondage indique que la Turquie est considérée comme un modèle par une majorité d’habitants du Proche et Moyen-Orient.

Cette enquête, conduite par la Fondation turque d’études économiques et sociales (Tesev), a été menée auprès de 2300 personnes interrogées en Arabie saoudite, Egypte, Irak, Iran, Jordanie, Liban, Syrie et dans les territoires palestiniens.

Publiée ce jeudi seulement, elle date en réalité des mois d’août et septembre, soit peu après l’affaire de la flottille sous pavillon d’Ankara, dont l’abordage par Israël avait fini en bain de sang. Et alors même que la Turquie menait une révision constitutionnelle d’importance.

La synthèse de l’islam et de la démocratie

Cette étude montre que 66% des sondés voient dans la Turquie un modèle de développement. Et la preuve que l’islam et la démocratie sont compatibles. L’AKP, le parti au pouvoir en Turquie, est souvent cité comme référence pour Ennahda, le mouvement islamiste en Tunisie, par exemple.

Interrogés sur les raisons pour lesquelles la Turquie peut être un modèle, 15% des personnes interrogées soulignent "l’identité musulmane" de ce pays, les autres arguments, par ordre décroissant, étant son économie, son régime démocratique et "sa défense des droits des Palestiniens et des musulmans".

Les personnes rejetant l’idée d’un "modèle turc" ont pour 12% d’entre eux pointé du doigt le régime laïque de la Turquie, un nombre plus faible de sondés évoquant un pays "pas assez musulman" ou "lié à l’Occident".

73% des Turcs estiment que l’influence de la Turquie au Moyen-Orient avait progressé au cours des dernières années. 78% affirment qu’Ankara doit accroître son rôle, une même proportion soutenant une médiation turque dans le conflit israélo-palestinien.

Le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, s’est attiré la sympathie du monde arabe avec ses critiques d’Israël et son soutien affiché à la cause palestinienne. Depuis l’accession au pouvoir de son gouvernement issu de la mouvance islamiste, en 2002, les relations entre la Turquie, le monde arabe et l’Iran ont connu une embellie.

Source l’Express