Tandis que les pièces actuelles correspondent aux 15 Etats membres qui formaient l’UE lors du lancement de l’euro (...) les nouvelles pièces vont représenter l’ensemble du continent européen, Suisse, Norvège, Ukraine et Biélorussie inclus. A l’origine, la Commission européenne avait proposé de représenter la Turquie pour permettre une reproduction géographique correcte de Chypre, qui est membre de l’UE. Les représentants des gouvernements au Conseil de l’Europe ont rejeté le projet de la Commission : la Turquie a été effacée et Chypre a été déplacé d’une centaine de kilomètres vers l’Ouest, à proximité de la Crète, pour pouvoir figurer sur la carte. Des députés européens furieux qui ont eu vent de l’affaire ont considéré qu’il s’agissait d’une minable conspiration des opposants à l’adhésion Turque.
Le Conseil reste "ébahi" par la polémique. (...) Il est incontestable que l’Ukraine et la Biélorussie sont en Europe, mais ce n’est pas le cas d’une grande partie de la Turquie. ’Cela n’a rien à voir avec la politique, il s’agit d’une décision purement géographique’, osent ils affirmer, alors qu’il n’ont fait que donner suite à un des thèmes favoris des opposants les plu irréductibles.
Dont acte : ce seraient donc des fonctionnaires anonymes à Bruxelles représentant leur gouvernement qui prendraient des décisions qui concernent la diplomatie et la politique en fonction de leurs sentiments personnels sans en reférer à personne ?
Si c’est exact, l’europe devient un cirque dirigé par les régisseurs, ou une armée régie par des caporaux. On veut bien, mais c’est un peu gros à faire avaler compte tenu des manifestations de haines que déclenche la seule évocation de la Turquie dans l’Europe.
Ceci dit, on attend de voir l’allure des pièces en question : leur représentation de l’Europe correspondra à son côté loufoque.
Au fond, n’est ce pas mieux ainsi ?