[Reuters] - La Turquie a levé 4,5 milliards de livres turques (1,95 milliard d’euros) lundi via la cession d’une participation dans le capital de la banque publique Halkbank - la plus grosse opération de ce type jamais réalisée dans le pays.
L’Etat turque a vendu une participation de 24% du capital d’Halkbank à 15,1 livres par action, vers le haut de la fourchette proposée entre 13,80 et 15,90 livres, reflétant l’intérêt soutenu des investisseurs pour une économie dont la croissance reste vigoureuse dans un contexte difficile.
Des niveaux de valorisation élevés, ainsi que des conditions de financement difficiles en raison de la crise de la dette en zone euro, avaient obligé le gouvernement turque à reporter plusieurs opérations de cessions ces dernières années.
L’opération Halkbank est la première privatisation réussie depuis que le ministre des Finances Mehmet Simsek avait déclaré à Reuters en septembre que le gouvernement avait changé de stratégie pour y inclure des cessions sur le marché secondaire et pour se concentrer sur la levée de recettes.
"(L’offre de Halkbank) prouve que la Turquie est capable d’attirer des fonds dans un environnement mondial de crise", note Ozgur Yurtdasseven, gérant chez Garanti Securities.
"Cela s’explique également par les perspectives positives en concernant l’économie turque, qui est près de bénéficier d’un deuxième relèvement de sa note de crédit" ajoute-t-il.
La dette de la Turquie est revenue dans la catégorie investissement (non spéculative) de Fitch le 5 novembre, un relèvement très attendu par Ankara, qui prend acte de la transformation de l’économie du pays menée depuis une dizaine d’année par le Premier ministre Tayyip Erdogan.
Le pays espère que l’une des deux principales agences de notation - Moody’s ou Standard & Poors - vont suivre.
Halkbank, deuxième banque publique turque, qui contrôle environ 10% des dépôts bancaires dans le pays, a une capitalisation boursière de 19,9 milliards de livres.
A l’issue de l’opération, l’Etat conservera une majorité de contrôle, avec une participation ramenée de 75% à 51%. Le produit de la cession servira à rembourser a dette du pays. (Seda Sezer et Seltem Iyigun, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)