La Turquie dans l’enfer des flammes, avec un record de 3800 incendies depuis le début de l’année
Depuis le mois de juillet, la Turquie lutte contre des méga-incendies. Trente-trois provinces sur 81 sont concernées. Après les régions d’Izmir, d’Antakya, d’Eskisehir ou Bursa, c’est au tour de la région de Canakkale et d’Edirne d’être en proie aux flammes.
Comme beaucoup de pays du pourtour méditerranéen, la Turquie n’échappe pas aux incendies. Mais cette année, le pays enregistre un triste record. À la mi-août, le nombre d’incendies déclarés s’élève déjà à 3 800, soit plus que le triste record de l’an dernier. Seize personnes, dont 10 pompiers, ont trouvé la mort depuis le début de l’été, indique notre correspondante à Ankara, Céline Pierre-Magnani.
Après Izmir, Eskisehir ou Bursa, c’est au tour des villes de Canakkale, d’Edirne et de Bolu, dans le nord-ouest du pays, d’être englouties par d’épais nuages de fumée. Agglomérations, zones résidentielles et stations balnéaires sont menacées.
Le feu, attisé par de violentes rafales, s’est propagé à plusieurs localités situées à l’entrée sud du très fréquenté détroit des Dardanelles, dont le village touristique de Güzelyali, où la population explose en été. À Canakkale, plus de 2 000 personnes ont été évacuées, près de 200 véhicules et 770 pompiers ont été déployés sur place, appuyés par dix avions, neuf hélicoptères, mais les feux ne sont pour l’instant que partiellement maîtrisés. « Par mesure de précaution, 2.090 citoyens ont été évacués des zones à risque par voies maritime et terrestre », a annoncé, lundi 11 août, sur X le gouverneur de Canakkale, Ömer Toraman, précisant que 77 personnes ayant inhalé des fumées étaient traitées dans des hôpitaux.
Mise en cause des autorités
Les autorités sont très critiquées pour leur manque d’anticipation. En cause, il y a la sécheresse bien sûr, les pics de chaleur et un taux d’humidité inférieure aux moyennes saisonnières. Mais les autorités sont également critiquées par l’opposition pour leurs lacunes en termes de gestion.
L’absence de planification urbaine adaptée serait un premier facteur. Comme l’an dernier, le manque d’équipement en hélicoptères et en hydravions est pointé du doigt. Enfin, la mauvaise coordination des différentes équipes au sein du ministère des forêts et le manque de formation des pompiers sont également régulièrement critiqués.
La défaillance de gestion est au cœur de l’ampleur de ces méga-feux, elle est aussi symptomatique d’une dégradation plus générale des institutions étatiques du pays