Principale conséquence de la crise mondiale sur l’économie turque, le taux de chômage a sensiblement augmenté depuis 2008. Le retour à l’agriculture offre souvent une solution de repli pour les travailleurs délaissés par l’industrie. En Turquie 26% de la population travaille dans le secteur primaire.
L’emploi agricole amortit la montée du chômage en Turquie
Le taux de chômage, en nette augmentation depuis deux ans, est la manifestation la plus spectaculaire de la crise mondiale sur l’économie turque. Sous l’effet du ralentissement de la croissance (-5% en 2009) et de la production industrielle, le taux de sans emplois est passé de 10,6% fin 2008 à 14% fin 2009, selon les chiffres révélés mi mars par l’office turc des statistiques.
Mais cette hausse serait nettement plus forte sans l’emploi agricole qui joue un rôle d’amortisseur de la crise. Hors agriculture, le taux de chômage est passé à 16,6% fin 2009, après avoir atteint 19% au début de la même année.
1/4 de la population active employée dans l’agriculture
L’agriculture adoucit les conséquences de la crise en offrant des possibilités d’emplois aux travailleurs les moins qualifiés. Selon Ubifrance, en novembre 2009, le secteur primaire emploie encore 26,1% de la population active, soit plus de cinq millions de personnes. Le secteur primaire représente 8,5% du PIB turc.
Cette part s’est réduite (40% de la population active travaillait dans le secteur en 1999), sous l’effet de la modernisation rapide du pays. Mais avec la crise, l’emploi agricole connaît une remontée sensible (+640.000 emplois en 2009), signe d’un retour de la main d’œuvre vers les villages. Ces travailleurs peu qualifiés avaient migré en masse vers les villes de l’Ouest et notamment vers Istanbul, qui concentre 40% de l’activité économique du pays.
L’industrie en panne
Selon Seyfettin Gürsel, directeur du centre de recherches économiques et sociales de l’université Bahçesehir d’Istanbul, "l’emploi agricole inhabituellement haut, stabilise le taux de chômage".
Cette tendance devrait se poursuivre, malgré des signes encourageants de reprise de l’économie. Selon les prévisions du gouvernement turc, le chômage pourrait culminer à près de 15% fin 2010.
Depuis 2008, de nombreux secteurs industriels ont dû réduire leur activité : à commencer par le textile, l’automobile et la construction, qui figurent parmi les plus gros pourvoyeurs d’emplois. La crise frappe principalement les grandes villes et en premier lieu Istanbul, où se concentre 40% de l’activité économique turque.
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Source Eco Nostrum