ANKARA - Info www.turquie-news.fr - L’armée turque a accusé dimanche les dirigeants de la région autonome kurde du nord irakien d’aider les terroristes kurdes de Turquie retranchés sur leur territoire, dans les montagnes du nord de l’Irak.
"Non seulement nous n’avons aucun soutien de l’administration du nord de l’Irak, mais elle fournit (aux terroristes) des infrastructures telles que des hôpitaux et des routes", a déclaré le chef d’état-major adjoint, le général Hasan Igsiz, au cours d’une conférence de presse.
Les dirigeants politiques accusent eux aussi l’administration kurde du nord irakien de ne pas agir assez énergiquement contre les terroristes du "Parti des travailleurs du Kurdistan" (PKK).
Des milliers d’entre eux sont retranchés dans les montagnes du nord de l’Irak, frontalières de la Turquie, d’où ils lancent des attaques contre ce pays.
Vendredi, 15 soldats turcs ont été tués dans l’une de ces nombreuses attaques.
Dimanche des dizaines de milliers de personnes, rassemblées pour les funérailles des 15 soldats tués vendredi, manifestaient leur colère contre le terrorisme du PKK.
A Armutlu, un village proche d’Ankara où il assistait à des funérailles, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a d’ailleurs lancé un nouvel appel aux Kurdes d’Irak. "Des mesures doivent être prises contre les bases (du PKK). Nous attendons des actes positifs sur le terrain", a-t-il dit.
Pour sa part, le général Igsiz a accusé l’administration kurde d’Irak de "ne faire aucun effort" pour empêcher les rebelles de se mêler à la population locale.
Des cérémonies, accompagnées de larges manifestations contre le PKK, se sont déroulées dimanche dans neuf provinces du pays, pour les funérailles des soldats. A Armutlu, la foule scandait des slogans contre le PKK.
"Maudit soit le PKK", "Les Turcs et les Kurdes sont frères", scandait la foule réunie pour une autre cérémonie dans la province de Siirt, dans le sud-est du pays.
Le chef de l’Etat Abdullah Gul a lui aussi assisté à des funérailles à Eskisehir, à 200 kilomètres à l’ouest d’Ankara.
Le gouvernement avait promis samedi de faire de la lutte contre le terrorisme la priorité absolue, après l’attaque de la veille. M. Erdogan a annoncé dimanche que les hauts responsables du pays se rencontreraient une nouvelle fois jeudi pour étudier les mesures à prendre.
Selon l’agence de presse Anatolie, l’armée a envoyé des renforts en hommes et en matériel dans les zones frontalières avec l’Irak. Des hélicoptères ont effectué des vols de reconnaissance au-dessus de chemins utilisés par le PKK et des soldats ont pris position dans les montagnes, a précisé l’agence.
Le Parlement turc doit se prononcer prochainement sur une prolongation pour un an de l’autorisation donnée à l’armée, le 17 octobre 2007, de procéder à des incursions dans le nord de l’Irak contre les bases du PKK. Depuis cette date, l’armée turque fait régulièrement des raids aériens dans cette région et y a effectué une opération terrestre.
Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par la communauté internationale. Les attentats de l’organisation séparatiste ont causé la mort de quelque 40.000 personnes depuis 1984, début des attentats du groupe terroriste qui vise à instaurer un Etat indépendant kurde dans le sud-est de la Turquie.