Istanbul, c’est la nouvelle Barcelone (époque Movida) ou la future New York (celle des Balkans). Une ville qui grouille, avec ses
12 millions d’habitants, sans cesse grossie par les paysans d’Anatolie qui viennent y tenter leur chance. La foule est là partout, toujours. Exemple de ce fourmillement, le pont de Galata, rêvé par Léonard de Vinci et rénové en 2002. À l’embouchure de la Corne d’Or, il relie le vieux Stamboul à la ville moderne. Un million de personnes le traversent chaque
jour !
Istanbul est une mégapole en pleine mutation, tentaculaire, dont l’énergie est proportionnelle à l’âge de sa population, l’une des plus jeunes et des plus dynamiques au monde. Des centres commerciaux poussent comme des champignons, en écho aux nombreux bazars de la ville. « Tout change tout le temps, les quartiers, les lieux », glisse Alexandre Varlik, jeune avocat international de 31 ans reconverti en promoteur immobilier. Né à Paris d’un père turc parti après le coup d’État de 1980 et d’une mère française, il s’est installé ici il y a trois ans.
L’histoire d’Alexandre est symptomatique. Il fait partie de cette diaspora qui revient et s’ajoute au patchwork de ce pays. L’économie le permet, avec un taux de croissance annuel de
7 % entre 2002 et 2008, ce qui hisse la Turquie au rang de quinzième puissance mondiale et en fait le premier marché émergent en Europe. Adossé au groupe The House Café (la chaîne de restaurants tendance du moment), il a imaginé le concept de The House Apart : location d’appartements avec service hôtelier et déco qui mixe meubles de designers et vintage. C’est tendance et ça marche. Alexandre en est à son sixième immeuble et a ouvert le 1er septembre un hôtel de vingt chambres baptisé The House Suites… Enthousiaste, il a un
credo : « On peut tout faire. Venez vivre ici. »