La commission israélienne chargée d’enquêter sur l’interception par la marine israélienne d’un bateau turc chargé d’aide humanitaire destinée à la bande de Gaza a invité dimanche les témoins du drame à déposer devant elle.
Un porte-parole de la commission Turkel, du nom de l’ancien juge de la Cour suprême Jacob Turkel chargé de la présider, a annoncé qu’une lettre avait été envoyée à l’ambassade de Turquie lui demandant de l’aider à dresser une liste de témoins potentiels.
Neuf militants turcs propalestiniens ont été tués le 31 mai lors de l’abordage par des commandos de Tsahal du "Mavi Marmara" dans les eaux internationales au large d’Israël. Cette attaque avait suscité l’indignation de la communauté internationale et mis à mal les relations entre la Turquie et Israël.
L’invitation à témoigner concerne les passagers et l’équipage du bateau turc arraisonné.
" Nous savons que semblables dépositions risquent de poser des problèmes et nous serions heureux de coopérer avec l’ambassade et les autorités turques (...) pour surmonter tous les obstacles ", stipule la commission dans sa missive.
Elle fait apparemment allusion aux promesses faites par le passé par l’Etat juif de poursuivre une partie des centaines d’activistes présents à bord du "Mavi Marmara", qui tentait de briser le blocus israélien de la bande de Gaza.
La Turquie, qui était jusqu’à ces dernières années le seul allié majeur d’Israël dans le monde arabo-musulman, regarde de travers la commission Turkel à qui elle reproche son mandat trop limité.
Les conclusions de ses enquêteurs, de même que celles de l’enquête interne à Tsahal sur le sujet, doivent être soumises à une troisième enquête distincte demandée par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.
L’ambassade de Turquie, contactée une première fois en vain par la commission Turkel pour l’aider à localiser le commandant du bateau en vue de recueillir son témoignage, n’a pas, pour le moment, réagi à la dernière démarche.
La commission Turkel compte deux observateurs étrangers sans droit de vote, l’Irlandais David Trimble, lauréat du prix Nobel de la paix en 1998, et le magistrat canadien Ken Watkin.
L’enquête militaire israélienne a dédouané cet été les assaillants tout en reconnaissant des erreurs d’appréciation et des carences au niveau du commandement.
Source Reuters