Hommage à Bernard Lewis, décédé le 19 mai 2018 !

Hommage à Bernard Lewis, décédé le 19 mai 2018 !
Professeur émérite à l’université de Princeton, Bernard Lewis était un spécialiste du Moyen-Orient et plus généralement du monde musulman.
En France, il est connu pour avoir brisé le dogme concernant le différend historique entre Turcs et Arméniens à propos des massacres de 1915 qui, selon lui, ne répondent pas à la définition du mot génocide.
Dans un entretien au quotidien Le Monde, le 1er janvier 1994, le professeur Lewis précise son point de vue, faisant valoir 5 arguments :
1. « Il n’y a eu aucune campagne de haine visant directement les Arméniens, aucune démonisation comparable à l’antisémitisme en Europe. »
2. « La déportation des Arméniens, quoique de grande ampleur, ne fut pas totale, et en particulier elle ne s’applique pas aux deux grandes villes d’Istanbul et d’Izmir. »
3. « Les actions turques contre les Arméniens, quoique disproportionnées, n’étaient pas nées de rien », citant à l’appui la formation d’unités de volontaires arméniens dans l’armée russe, incluant des sujets ottomans, encadrés par des personnalités arméniennes de citoyenneté ottomane (allusion à Garéguine Pasdermadjian).
4. « La déportation, pour des raisons criminelles, stratégiques ou autres, avait été pratiquée pendant des siècles dans l’Empire ottoman. Les déportations ottomanes ne visaient pas directement et exclusivement les Arméniens. Exemple : sous la menace de l’avancée russe et de l’occupation imminente de cette ville, le gouverneur ottoman de Van évacua à la hâte la population musulmane et l’envoya sur les routes sans transports ni nourriture, plutôt que de la laisser tomber sous la domination russe. Très peu de ces musulmans survécurent à cette déportation “amicale”. »
5. Il y aurait certes eu « de terribles atrocités », mais « pas d’un seul côté ».
Malheureusement, la soviétisation de l’histoire par la France lui a fait promulguer la loi n° 2001-70 du 29 janvier 2001 qui déclare laconiquement par un article unique :
« La France reconnaît publiquement le génocide arménien de 1915. »
Il est particulièrement révélateur de savoir que cette loi repose sur un vote auquel ont participé seulement 51 députés sur 577 à l’époque.
Est-il utile de dire que l’immense majorité de ces 51 députés, oubliant l’intérêt commun et les impératifs de leur mandat, ont malheureusement cédé aux desiderata communautaristes de leurs administrés d’ascendance arménienne souvent d’obédience dachnak qui ont fait prévaloir un contentieux lié à leurs origines devant les valeurs d’équité de la République française ?
Suite à son entretien au Monde en 1994, le professeur américain Bernard Lewis a été traîné devant les tribunaux français ! D’ailleurs, Madeleine Rebérioux, présidente d’honneur de la Ligue des droits de l’homme, s’était élevée contre la condamnation d’un Historien par un tribunal, une véritable honte pour les travaux des historiens.
Les activistes arméniens auront réussi à imposer un terrorisme intellectuel en transformant leurs assertions en tabou indiscutable, y compris par les plus grands historiens dont Bernard Lewis faisait indiscutablement partie.
A l’occasion de sa disparition il y a un an, Turquie-News rend hommage à ce grand expert de l’Islam et du Moyen-Orient.