Ma cousine et moi avons séjourné en Turquie au mois d’octobre (météo idéale ! De 20 à 27 °C selon les régions) et avons « testé » deux types de voyage : quatre jours en groupe avec un guide (une partie du circuit « le grand tour de la Turquie » du voyagiste Groupe VIP, vendu par les agents de voyages) et cinq jours en voyageuses indépendantes et débrouillardes !
Merveilleuse Istanbul
Istanbul n’est pas la capitale du pays (c’est Ankara), mais elle est une des principales villes et la plus visitée de Turquie. Et pour cause : sa situation géographique, la richesse de ses lieux historiques et l’animation de ses rues la rendent des plus populaires. Seule ville du monde à être construite sur deux continents, elle est à la fois européenne et moderne, asiatique et traditionnelle, en plus d’avoir la tête dans la mer Noire, le corps traversé par le détroit de Bosphore et les pieds dans la mer de Marmara. Pas besoin de dire que les croisières à Istanbul sont incontournables !
À la dure !
Nous sommes arrivées à notre hôtel à Istanbul près de trois heures après avoir quitté l’aéroport. Pourquoi tant de temps ? C’est que nous voulions utiliser le transport local plutôt que de payer 30 $US pour une navette. Alors nous avons pris le métro (environ 1 $ chacune !), moderne et propre - il a été inauguré en 2000. Nous avons ensuite marché jusqu’à notre hôtel en tirant nos valises à roulettes sur les pavés inégaux des rues et des trottoirs, à travers la horde de piétons et de voitures. Transfert « à la dure » non recommandé aux voyageurs épuisés et pressés, mais économique et en contact direct avec la population stambouliote !
Nous avons réservé une chambre au petit hôtel Dersaadet, tout près de la Mosquée bleue. Sa façade de bois (style ottoman du XIXe siècle), ses chambres confortables et son café terrasse d’où l’on déjeune le matin - vue sur la mer de Marmara, ah que c’est beau ! - en font une très bonne adresse. Du 15 mars au 14 novembre, le tarif, pour une chambre double, est de 115 euros, déjeuner compris (environ 190 $).
Étonnant réservoir
Outre les palais, les mosquées et les musées réputés que tous les touristes fréquentent, un attrait moins connu nous a particulièrement fascinées. Il s’agit de la citerne basilique (en turc : Yerebatan Sarnici), qui fut construite au VIe siècle. Autrefois, ce réservoir d’eau alimentait le Grand Palais des rois byzantins et le Palais Topkapi. On parcourt l’immense salle de ce « palais englouti », au sol complètement recouvert d’eau, grâce à des passerelles de bois qu’éclairent des lampes tamisées. De la musique classique se mêle aux gouttes d’eau et aux échos de voix feutrées.
Le dôme est soutenu par 336 colonnes de marbre de styles ionique, corynthien et dorique. Lors de notre passage, la citerne présentait une exposition d’art moderne. Ce lieu étrange est souvent au coeur d’événements culturels qui profitent de son atmosphère mystérieuse, de la résonance des sons dans l’eau et de son obscurité que viennent trancher quelques lueurs de lampes et effets lumineux.
Le soir, nous sommes allées prendre un verre au restaurant Omar, sur le balcon au dernier étage. D’un côté, la Mosquée bleue et de l’autre, la cathédrale Sainte-Sophie (photo), se découpant sur le ciel étoilé, d’où se détache un croissant de lune. Comme le drapeau turc ! Il n’y a pas de hasard... Nous sommes sous le charme d’Istanbul !
Le lendemain, nous rencontrons le groupe de touristes québécois, suisses et français à l’hôtel Akgun où ils ont logé, un établissement moderne cinq étoiles de près de 300 chambres. Il ne reste plus qu’à nous laisser conduire... Le forfait du voyagiste présente le précieux avantage de gérer toute la logistique : hébergement, visites guidées, transport, repas... C’est la partie facile du voyage, mais sans écart d’horaire ou de destination, car tout est prévu d’avance. Nous avons grandement apprécié notre guide, Atasay Mihçioglu, un Turc qui a vécu en France, d’une érudition sans bornes. Il nous fait visiter Istanbul, croisière sur le Bosphore comprise. Incontournable !
Ankara et la Cappadoce
Prochaine étape, en quittant Istanbul : Ankara. Nous effleurons la capitale turque en visitant le Musée des civilisations anatoliennes. Excellent survol de l’histoire de la Turquie, de l’époque paléolithique à l’ère romaine. Puis nous nous dirigeons vers la région de la Cappadoce, destination principale et tant attendue de notre voyage.
Ah ! les paysages lunaires qu’évoquent les rochers aux formes étranges, transpercés de trous ! La Cappadoce est un véritable musée en plein air. Nous passons deux jours à parcourir les sites archéologiques du Parc national de Göreme, parsemé d’habitations troglodytes, de chapelles et de monastères des premiers chrétiens réfugiés dans la région dès le IVe siècle. Le peuple Hittite et bien d’autres par la suite ont également habité à même ces formations géologiques des plus surprenantes. Notre guide nous est fort utile pour nous faire comprendre l’histoire et la géologie de cette région.
Nous quittons le groupe à l’hôtel Kapadokya Inn à Ortahisar (appartenant au voyagiste Pacha Tours, partenaire du Groupe VIP de Montréal) pour nous rendre par nos propres moyens (autobus locaux) à Güzelyurt, en Cappadoce de l’Ouest. Nous nous tapons trois heures de transport en commun pour couvrir 150 km, à moins de 20 $, au lieu d’accepter le transfert par taxi à 75 $US qu’on nous proposait ! Plus long, mais plus sympathique de se mêler aux gens de la place.
À bord d’un des autobus, un monsieur accompagné de sa petite fille nous a offert des noix qu’il venait tout juste de cueillir. Son voisin me les a prises, en me voyant forcer pour les ouvrir, afin de les écraser d’un coup sec dans sa grande main et de me les redonner en morceaux. Tout ça sans piper mot, car ils ne parlaient ni français ni anglais... Heureusement pour nous, merci se dit... « Merci » en turc, alors on a pu les remercier dans leur langue !
Les autocars couvrant de longues distances ont toujours deux chauffeurs. Pendant qu’un des deux conduit, l’autre fait office d’« agent de bord ». Il passe dans le couloir du bus verser de l’eau de citron à tous les passagers : on tend les mains et on se les frotte afin de les laver. Les Turcs utilisaient ce liquide nettoyant « qui sent le propre » bien avant l’invention du Purcell ! C’est une tradition de se laver les mains de cette façon quand on arrive chez les Turcs. Ça sert de déclencheur de conversation, comme ailleurs on parle de la météo, ici, on évoque les arômes de cette eau citronnée comme entrée en matière, nous a-t-on raconté avec humour.
Après cette tournée « nettoyante », le chauffeur-serveur repasse parmi les passagers, cette fois avec des tasses de thé. Nous avons découvert ainsi le thé aux pommes. Délicieux !
Trekking dans la vallée d’Ihlara
Nous avions réservé une cellule de moine dans un ancien monastère grec construit en 1856, classé monument historique, maintenant l’hôtel Karballa. Situé au cœur du village de Güzelyurt, il accueille surtout des groupes de randonneurs. La région attire en effet les amateurs d’équitation et de marche. La chambre coûte 58 euros (environ 95 $) pour deux, une aubaine !
La vallée d’Ihlara, un canyon à 12 km de Güzelyurt, est à parcourir idéalement du côté ouest de la rivière Melendiz. Si l’on fait le vallon en entier à pied, on couvre 14 km en un peu plus de cinq heures. Nous avons choisi d’arrêter à mi-chemin à Belisirma, après trois heures d’extase dans ce décor naturel époustouflant, à longer la rivière, à grimper sur des rochers, à visiter des grottes aux peintures rupestres où vivaient des gens (habitations troglodytes), à croiser des moutons et leur berger, à photographier des structures géologiques rappelant des chapeaux de sorcières ou des cheminées de fées, comme on les appelle aussi... Que de merveilleux souvenirs nous avons de ce trekking étonnant !
Il faut voir !
En voyage de groupe ou en touristes individuels, peu importe la manière : il faut visiter ce fabuleux pays au moins une fois dans sa vie ! Ce peut être aussi dans le cadre d’une croisière sur la Méditerranée, qui fait des escales en Italie, en Grèce, en Turquie et parfois en Croatie, par exemple les compagnies de croisière Costa et MSC.
Source Cyberpresse de Anne Marie Parent