Au moins 35 blessés étaient également à déplorer. L’explosion, qui semblait viser des militaires, a eu lieu à Diyarbakir, une ville à majorité kurde. C’est la première fois qu’un attentat a lieu dans les rues de la ville, le choix ne semble pas anodin.
(* PHOTO Sipa : Sur les lieux de l’attentat)
Un attentat à la voiture piégée, qui visait semble-t-il des militaires, a fait au moins quatre morts et 35 blessés, jeudi 3 janvier à Diyarbakir, ville à majorité kurde du sud-est de la Turquie, selon le bilan annoncé par le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan.
La chaîne de télévision NTV a indiqué que des lycéens suivant des cours dans un bâtiment proche du lieu de l’explosion pourraient figurer parmi les morts.
Un autocar transportant des personnels militaires passait dans la rue quand la bombe a explosé, selon l’agence de presse Anatolie.
Responsabilité du PKK
Les télévisions locales ont montré les images des pompiers tentant d’éteindre l’important incendie provoqué par l’explosion. La police a mis en place un périmètre de sécurité pour le cas où surviendrait une autre explosion due aux voitures en feu. L’attaque semble porter la signature des terroristes kurdes et deux activistes kurdes étaient recherchés en milieu de semaine par la police. Selon les résultats de l’enquete en cours, deux autres voitures piégées sont recherchées par la police.
Diyarbakir n’avait jamais été réellement visée
Diyarbakir se trouve au cœur d’une région peuplée en majorité de Kurdes et a déjà subi de petites attaques à la bombe revendiquées par les séparatistes kurdes du "Parti des travailleurs du Kurdistan" (PKK).
Depuis sa création l’organisation terroriste a systématiquement menacé les Kurdes de Turquie qui s’opposeraient à ses revendications séparatistes, y compris les intellectuels. Ce attentat semble être un tournant dans les actions du PKK qui lance un message de menace plus que clair aux Kurdes de Turquie.
Les attentats terroristes du PKK ont causé la mort de plus de 37.000 personnes depuis 1984, date du début des attaques de l’organisation. Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par la communauté internationale.
L’explosion de jeudi coïncide avec une multiplication des opérations des forces de l’ordre turques contre le PKK qui mène des attaques sur le sol turc depuis le nord de l’Irak voisin. Au moins 150 activistes du PKK ont été tués et plus de 200 positions des terroristes ont été détruites jusqu’à présent, selon l’armée turque.
avec Associated Press