Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, qui se trouve en Finlande pour une visite officielle, a participé à une conférence organisée par la très célèbre association Paasikivi, et intitulée « Le rôle de la Turquie dans la contribution à la paix dans le monde dans le cadre des développements actuels, et ses répercussions dans l’Europe ».
A la fin de son discours, M. Davutoglu a répondu aux questions des participants. Et notamment à la remarque de l’ambassadeur chypriote grec à Helsinki, Filipos Kritiotis, par laquelle ce dernier a interpellé le chef de la diplomatie turque sur le rapport de l’Union européenne sur la Turquie, et plus particulièrement sur les critiques envers le gouvernement turc qui n’aurait pas respecté ses engagements relatifs à la question chypriote.
M. Davutoglu a affirmé très clairement que la partie chypriote grecque empêche l’adhésion de la Turquie dans l’Union. « Ils pensent que la Turquie va s’affaiblir et supplier pour que son adhésion à l’Union européenne soit acceptée. Je pense que nous pouvons comparer nos performances et celles des chypriotes grecques ou celles de n’importe quel autre pays. Nous ne supplierons jamais. S’il doit y avoir une intégration, alors elle doit se faire de manière juste », a rétorqué le chef de la diplomatie turque.
Le paragraphe du rapport lu par M. Kritiotis est réitéré depuis huit ans par l’Union européenne, a indiqué M. Davutoglu. « Si la partie chypriote grecque avait dit ‘oui’ en 2004, nous n’aurions plus aucun rapport avec les sujets qui sont aujourd’hui évoqués ici », a précisé M. Davutoglu, faisant allusion à l’échec du référendum sur la réunification de l’île en 2004.
« Nous allions avoir une Chypre unifiée pleinement membre à l’Union européenne et qui développerait de très bonnes relations avec la Turquie. Il n’y aurait plus de soldats turcs sur l’île. Une pleine intégration économique entre la Turquie et Chypre allait voir le jour, et les chypriotes grecs allaient en profiter plus que tout le monde. Et vous n’alliez pas avoir aujourd’hui, une économie qui a fait faillite, parce que vous alliez être en train de vous servir de l’incroyable potentiel de la Turquie. Vous avez dit ‘non’, c’est vous qui avez fait ce choix, pas nous », a conclu le ministre turc des Affaires étrangères.
TRT