100e anniverssaire de la république de Turquie

Actualité

Dans le Haut-Karabakh, la question du retour des Azerbaïdjanais

Publié le | par Engin | Nombre de visite 288
Dans le Haut-Karabakh, la question du retour des Azerbaïdjanais

Dans le Haut-Karabakh, la question du retour des Azerbaïdjanais

Après 44 jours de combats contre l’Arménie, l’Azerbaïdjan a récupéré une large partie des territoires perdus lors de la première guerre du Haut-Karabakh.

Entre 1991 et 1994, ce conflit avait fait 30 000 morts des deux côtés et contraint 600 000 Azerbaïdjanais à fuir.
Ils espèrent pouvoir bientôt retourner chez eux.

La longue route qui mène à Aghdam est gardée aujourd’hui par la police militaire azerbaïdjanaise.
Cette région faisait partie du glacis de sécurité conquis par les Arméniens dans les années 1990 tout autour de la république séparatiste du Haut-Karabakh.

Le 19 novembre, elle est repassée sous le contrôle de Bakou après que les Arméniens l’ont restituée sans combat à l’Azerbaïdjan.

Difficile d’imaginer ce que fut cette ville de 25 000 habitants devenue cité fantôme. Toutes les maisons sont en ruine. Quelques rares bâtiments tiennent miraculeusement debout. Les séparatistes arméniens y avaient installé une base arrière. Une ancienne mosquée avait été transformée en étable, attisant encore un peu plus une rancœur tenace contre les Arméniens.

À 30 kilomètres d’Aghdam, Tarlane vit dans un appartement fourni par le gouvernement depuis que son mari a été tué. C’était pendant la première guerre du Haut-Karabakh, de 1991 à 1994. Ils habitaient un village quand l’armée séparatiste du Haut-Karabakh les a contraints de partir.
Elle n’a pu emporter qu’une seule photo, celle de son mari, qui trône dans le salon. Depuis, la blessure ne s’est jamais refermée.

Une nouvelle cohabitation
"Cette terre est la terre de nos ancêtres. C’est notre terre, notre patrie. Pour cette terre, j’ai perdu la personne la plus chère pour moi. On ne peut pas vivre comme si rien ne s’était passé. Ma fille a grandi sans père. Toute ma vie est brisée. C’est difficile à digérer."

Tarlan et Arzu, deux déplacées de la première guerre du Karabakh
Tarlan et Arzu
Tarlan et Arzu, deux déplacées de la première guerre du Karabakh. Elles espèrent retourner dans le village de leur enfance dès qu’elles le pourront.
© Radio France / Gilles Gallinaro

Tarlan et Arzu, deux déplacées de la première guerre du Karabakh. Elles espèrent retourner dans le village de leur enfance dès qu’elles le pourront. © Radio France / Gilles Gallinaro

Son amie Arzu vient du même village, où elle n’est pas retournée depuis 1993. La restitution du Karabakh par l’Arménie répare en partie l’injustice dont elle estime avoir été victime, comme tous les autres Azerbaïdjanais. Mais elle met en garde :

"Si les Arméniens veulent vivre sans créer de problèmes et qu’ils restent tranquilles, il n’y a pas de souci. Mais si jamais ils nous vexent encore une fois, personne ne pourra nous arrêter."

L'Azerbaïdjan a reconquis militairement une grande partie des territoires perdus au profit de l'Arménie entre 1991 et 1994.
L’Azerbaïdjan a reconquis militairement une grande partie des territoires perdus au profit de l’Arménie entre 1991 et 1994.
© Radio France / Rédaction internationale

L’Azerbaïdjan a reconquis militairement une grande partie des territoires perdus au profit de l’Arménie entre 1991 et 1994. © Radio France / Rédaction internationale

Zangilan est une autre région repassée sous le contrôle de Bakou depuis le cessez-le-feu du 10 novembre dernier, signé sous l’égide de la Russie. Ici, la frontière arménienne est à portée de vue, tout comme la frontière iranienne. Contrairement à Aghdam, Zangilan a été reprise par les armes. De part et d’autres de la route, des démineurs de l’armée azerbaïdjanaise en combinaison de protection sont à l’œuvre.


Lire également