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Chimène Seymen décorée "Chevalier "dans l’Ordre des Arts et Lettres

Publié le | par Sophie C. | Nombre de visite 376

Cérémonie de remise des insignes de Chevalier dans l’Ordre des Arts et Lettres par l’Ambassadeur à Madame Chimène Seymen, artiste lyrique, musicologue : discours de Monsieur M. Bernard Emié, Ambassadeur.

Chère Chimène Seymen,

Monsieur le Maire de Çankaya,

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,

Chers amis,

C’est un honneur et un plaisir de rendre hommage, à l’occasion de cette soirée qui nous replonge dans l’immense succès de cette Saison de la Turquie en France achevée voilà déjà presque un an, à la grande artiste qu’est Chimène Seymen et qui a tant contribué à ce succès.

Mais laissez-moi retracer votre parcours personnel et musical exceptionnel.

Vous êtes née à Izmir, lieu de rencontre de civilisations millénaires, et c’est en écoutant les airs populaires de l’Anatolie méridionale, chantés et joués par votre père, que vous découvrez la musique.

Des cours de piano vous familiarisent dès l’âge de neuf ans avec la musique occidentale et vous donnent l’envie de poursuivre vos études de musique. C’est la France que vous choisissez alors pour approfondir votre pratique et vos connaissances musicales.

La découverte de la musique baroque est l’un des moments forts de vos études de musicologie à l’Université de Paris VIII, où vous obtenez votre Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA). C’est le chant que vous choisissez au moment d’embrasser votre carrière professionnelle, et le répertoire que vous abordez est riche et varié. Parmi vos professeurs, citons les plus éminentes : Noëlle Barker (Royal Academy), Laura Sarti (Guildhall School of Music and Drama) et Rachel Yakar (Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris).

Mais ce sont vos rencontres avec René Jacobs à l’Operastudio de Flandre et Gérard Lesne à l’Abbaye de Royaumont qui confirment véritablement votre passion pour la période baroque.

En France, qui reste votre terre d’élection puisque vous avez choisi de vivre à Toulouse, vous chantez sous la direction de Jean-Claude Malgoire, dans Alceste, un opéra majeur de Jean-Baptiste Lully, mis en scène par Jean-Louis Martinoty au Théâtre des Champs Elysées et à l’Opéra Royal de Versailles. Mais vous vous produisez aussi à l’étranger, et notamment à Lausanne où vous chantez au Théâtre municipal dans Montezuma d’Antonio Vivaldi, mis en scène par Ariel Garcia Valdes, puis en tournée à Avignon, Bordeaux et Monte-Carlo.

Vos travaux sur l’expression vocale vous conduisent aussi à diriger les ateliers de l’Opéra Junior de l’Opéra de Montpellier et à participer à des sessions de pédagogie du chant avec Richard Miller à l’Université d’Oberlin au Etats-Unis et Margreet Hönig au Conservatoire d’Amsterdam.

Le style déclamatoire du chant et l’humanisme qui émane des textes poétiques de l’époque baroque vous attachent désormais à ce répertoire. Vos recherches musicologiques et vocales et votre intérêt pour l’histoire des civilisations méditerranéennes trouvent leur expression dans la réalisation de vos projets.

Votre rôle de passeur entre la Turquie et la France, à travers notamment votre travail sur les cultures méditerranéennes (vous vous qualifiez vous-même d’« amazone de Smyrne  » parcourant les chemins musicaux qui tissent des liens entre les civilisations méditerranéennes), prend une ampleur nouvelle avec votre spectacle phare Müsennâ, mettant en scène un féérique « voyage baroque au Levant », de l’Occident vers l’Orient, de la tradition écrite à la tradition orale, de l’art savant à l’art populaire.

Dans cette création saluée par la critique, musiciens, acteurs et acrobates font revivre pour la plus grande joie du public ce monde rêvé d’un Orient baroque tellement plus vrai que les turqueries du Grand Siècle ou les fantasmagories orientalistes du XIXème siècle.

Ce spectacle remarquable, qui représente le lien si puissant mais souvent méconnu qui unit la France à la Turquie, marque l’aboutissement d’une coopération de très longue haleine. Il a en effet été soutenu et présenté dans un premier temps par notre réseau d’Instituts Français en Turquie, avant de devenir la manifestation qui a sans doute le plus tourné en France avec partout le même succès populaire et le même hommage de la critique tout au long de la Saison de la Turquie.

Il a notamment fait l’ouverture du Festival baroque de Sablé-sur-Sarthe en août 2009, sous les applaudissements de notre Ministre de la Culture et de la Communication Frédéric Mitterrand et de Madame Pénélope Fillon, épouse de notre Premier Ministre mais aussi en présence de l’Ambassadeur Necati Utkan, co-président turc de la Saison de la Turquie en France et de celle d’Henri de Castries, Président d’Axa, co-président français de la Saison de la Turquie en France, spectacle magique que j’ai aussi le plaisir de découvrir à cette occasion. Il a enfin clôturé brillamment cette Saison de la Turquie en France le 6 avril 2010 sous les ors de l’Opéra royal du Château de Versailles, devant un aréopage impressionnant de hautes personnalités françaises et turques, parmi lesquelles du côté turc M. Recep Tayyip Erdoğan, Premier Ministre de la République de Turquie, M. Ahmet Davotoğlu, Ministre des Affaires étrangères ainsi que M. Ertuğrul Günay, Ministre de la Culture et du Tourisme, et du côté français M. Gérard Larcher, Président du Sénat, M. Bernard Kouchner, alors Ministre des Affaires étrangères et européennes ainsi que M. Frédéric Mitterrand, Ministre de la Culture et de la Communication, notamment.

C’est dire combien vous avez, tout au long de ces années 2009 et 2010, par votre présence partout en France, symbolisé le caractère musical, théâtral, féérique de cette Saison de la Turquie en France. Pour l’ensemble de ces raisons, Chère Chimène Seymen, pour votre contribution essentielle au succès de la Saison de la Turquie en France, pour votre rôle de passeur entre nos cultures, j’ai l’honneur ce soir, au nom de la République Française, de vous remettre cette distinction prestigieuse.

Chimène Seymen, au nom du Ministre de la Culture et de la Communication, je vous fais Chevalier dans l’Ordre des Arts et Lettres./.

Sources : Ambassade de France


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