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Histoire

Caleb F. Gates, la Turquie et les Arméniens

Publié le | par SibiryaKurdu | Nombre de visite 234
Caleb F. Gates, la Turquie et les Arméniens

"L’Empire ottoman", Bulletin quotidien de presse étrangère, n° 1185, 27 juin 1919, p. 5 :

"Un mandat américain à Constantinople. — Une dépêche de Paris nous révèle l’existence d’un nouvel accord, aux termes duquel on laissera les Turcs en possession de Constantinople. Il n’est pas douteux que la politique anglaise a récemment été orientée dans cette direction. (...) Il peut fort bien se faire que la résistance des Turcs au débarquement des Alliés à Smyrne n’ait été manifestée que pour la forme, et qu’en fait ils aient échangé cette cité, et Adalia, et une certaine apparence d’indépendance pour l’Arménie , contre Constantinople et les détroits. Et les Etats-Unis, à ce qu’il semble, par leur participation au débarquement de Smyrne , se sont associés à ce marché, vers lequel le peuple américain est conduit les yeux bandés.

Mais évidemment, il y a des Américains qui n’ont pas les yeux bandés. Il y a quatre mois, à New-York, un professeur de l’Université Columbia, à un banquet donné par les Arméniens en l’honneur de M. Morgenthau , recommanda la nomination de notre ancien ambassadeur en Turquie comme proconsul des Etats-Unis en Orient, et se prononça en faveur de l’établissement d’un protectorat américain sur l’Empire turc actuel. Les Arméniens présents protestèrent. Un télégramme de Paris annonce maintenant que M. Gates [Caleb Frank Gates], l’un des directeurs du Robert College ... vient d’arriver dans cette ville pour insister auprès du Président en faveur du maintien du statu quo en Turquie... C’est ce monsieur qui échangea des lettres avec le Dr Barton [président du Near East Relief] il y a plus d’un an, et qui déclara alors qu’Enver et Talaat , les exécuteurs des Arméniens , étaient favorablement disposés envers les missionnaires et leurs institutions.

Quant connaîtrons-nous les dessous de ces négociations ? Ne les découvrirons-nous que par la réalisation du projet, et trouverons-nous enfin que la nation américaine a participé sans le savoir à la suppression de la nationalité arménienne, et à la préservation de cette monstrueuse anomalie , l’existence de l’Empire Turc en Europe ?

Boston Transcript, 21.5."

"L’Empire ottoman", Bulletin quotidien de presse étrangère, n° 1195, 9 juillet 1919, p. 5 :

"L’OPINION AUX ETATS-UNIS.Il est probable qu’il n’existe pas un Américain mieux qualifié que le Dr Caleb F. Gates, président du Robert College de Constantinople , et qui a 38 ans de résidence en Orient , pour juger s’il est faisable que les Etats-Unis assument un mandat sur l’Arménie, et peut-être aussi sur Constantinople. Il vient de rentrer aux Etats-Unis. Son opinion est assez nette — acceptez un mandat pour toute la Turquie , ou n’acceptez pas de mandat du tout.

Le Dr Gates signale que la situation de l’Arménie est très difficile. Si tous les Arméniens exilés et affamés étaient ramenés dans les territoires qu’on réclame pour l’Arménie, ils ne seraient guère plus d’un million au total et dans les mêmes régions il y aurait de trois à quatre millions de Turcs et de Kurdes. Si ce qui reste de la Turquie était gouverné par les Turcs, juste à la frontière, on pourrait s’attendre à des troubles de toute sorte. Et le péril ne ferait qu’augmenter si les Etats-Unis devenaient aussi les mandataires de la Ligue des Nations pour Constantinople. La partie turbulente et mal gouvernée se trouverait alors entre Constantinople et l’Arménie. — (Ed.)

BROOKLYN EAGLE, 4.6."

"Le Proche Orient", Bulletin quotidien de presse étrangère, n° 2592, 1er mars 1924, p. 3 :

"LES ECOLES AMERICAINES EN TURQUIE — Le New York Herald note avec satisfaction une reprise d’activité dans les établissements américains en Turquie, auxquels le nouveau régime semble plutôt favorable :

On croyait que la réouverture des écoles américaines en Turquie, sous le nouveau régime, dépendait de la ratification du traité entre les deux nations. On disait qu’Ismet Pacha n’avait aucune sympathie pour les écoles étrangères et le Dr Gates, président du « Robert College » de Constantinople, était lui-même très inquiet, car il reconnaît que les règlements et les vexations des nouveaux dirigeants ne rendissent impossible tout travail suivi. Quoi qu’il en soit, les écoles sont ouvertes et il ne semble pas qu’on cherche à les inquiéter. En Anatolie, certains établissements qui avaient été transformés en hôpitaux et en bases de ravitaillement pour les armées de Kemal , pendant la guerre gréco-turque , ne sont point ouverts, parce que des réparations sont nécessaires. Mais à Constantinople le « Robert College », l’établissement d’enseignement le plus important d’Orient, est en pleine activité et ses débuts justifient tous espoirs.

Cet établissement, fondé, il y a soixante ans, par un marchand de New York, Christopher R. Robert et rattaché aujourd’hui à l’Université de New York, a débuté cette année avec 152 nouveaux élèves... Ismet Pacha n’est plus, semble-t-il, hostile aux écoles étrangères, car il vient de faire inscrire son plus jeune frère sur les registres de l’école préparatoire de cet établissement. Plusieurs fonctionnaires du nouveau gouvernement ont aussi envoyé leurs enfants ou ceux de parents à eux au Robert College ou à l’école américaine de jeunes filles.

Le retard apporté à la ratification du traité et l’annulation des capitulations a placé les directeurs des écoles américaines en Turquie, dans une situation assez difficile. M. Gates a résolu la difficulté comme deux de ses prédécesseurs, MM. Cyrius Hamlin et George Washburn la résolurent jadis, sous le règne d’Abdul Hamid. A cette époque, les fonctionnaires turcs trouvaient souvent de bonnes raisons pour refuser au College des livres ou des appareils scientifiques. Les professeurs s’adressaient alors au Sultan directement, et bien qu’Abdul Hamid se montrât disposé à favoriser le développement de l’instruction chez ses sujets et que, d’autre part, il considérât les anciens élèves du College comme les chefs de révolte bulgare, il faisait droit aux demandes des deux présidents du College.

Le Dr Gates s’est, lui aussi, adressé au gouvernement turc, dont l’attitude n’a pas été hostile, jusqu’à présent. Le gouvernement n’a en effet formulé aucune protestation, lorsqu’un membre de l’ancienne maison impériale a offert son palais, sur les rives du Bosphore, au Robert College, et il a même fait une exception en faveur de ce Collège, après que le Dr Gates lui eût rappelé que le nouveau règlement, qui interdit aux Roumains de demeurer plus d’un mois en Turquie, privait le College d’une partie de sa clientèle roumaine. Enfin, lorsque M. Gates a demandé une réduction de l’impôt sur le revenu, en faveur de ses professeurs, le gouvernement a résolu le problème « à la turque », en acceptant en paiement en papier, ce qui implique une réduction de 15 0/0 à 3 0/0. Les Turcs d’aujourd’hui se rendent compte de l’utilité des écoles américaines, ils ne pourraient les remplacer. Ces écoles entrent dans leur programme de reconstruction , qui tend à faire de la Turquie une puissance occidentale. — (Ed.)

NEW YORK HERALD, 6.2."

Sur les sources américaines : Les témoignages américains sur la tragédie arménienne de 1915

Cemal Azmi Bey et les Arméniens

Tahsin Bey : protecteur des Arméniens, homme de confiance de Talat Paşa et membre de l’Organisation Spéciale

L’installation des déportés arméniens à Deir ez-Zor (1915)

Charles T. Riggs et la cessation des massacres d’Arméniens

Première Guerre mondiale : les efforts pour ravitailler et aider les déportés arméniens

Les enquêtes diligentées par le gouvernement américain en Anatolie orientale (1919-1920)

Les populations musulmanes et chrétiennes de Kars, au gré des fluctuations militaires et géopolitiques Le Near East Relief et les déportés grecs d’Harput (1922) Sur le projet de mandat américain pour la Turquie : L’américanophilie d’une partie des nationalistes turcs en 1919 Sur la Turquie kémaliste : Kemal Atatürk et les Arméniens

Kemal Atatürk dans l’imaginaire de Philippe de Zara

Un choix du nationalisme kémaliste : conserver les populations arméniennes encore présentes sur le territoire turc

İsmet İnönü et les Arméniens


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