23 avril 2024

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Culture

Bienvenue chez Gürsel le turc

Publié le | par Sophie C. | Nombre de visite 139

Nouvelliste et romancier, Nedim Gürsel est un écrivain turc dont les oeuvres ne passent jamais inaperçues au point parfois de créer la polémique.

Entre « le Dernier tramway » et « les Lapins du commandant », on est en plein dans l’univers de Nedim Gürsel, cet écrivain, disons prolifique, pur produit de la Sublime Porte. Natif de Gaziantep au sud-est de l’Anatolie, cet auteur fait partie des figures emblématiques de la littérature turque. Un produit aussi qui a cette profondeur de quelqu’un qui est né dans un contexte particulier, qui plus est à la jonction de plusieurs civilisations. Ce qui n’a pas manqué de marquer son expérience d’écrivain, puisque cette multiplicité des influences transparaît dans ses œuvres.

Un Turc qui fait ses études dans le lycée français de Galatasaray d’Istanbul et qui, le baccalauréat en poche, s’envole pour poursuivre ses études à la Sorbonne, dans le département des lettres modernes. On est en plein dans les années 1970, avec tout ce que cela charrie sur le plan des évolutions à l’échelle planétaire. Ce n’est pas un hasard non plus si Gürsel a consacré sa thèse de littérature comparée à deux monstres de la poésie, Louis Aragon et un certain Nazim Hikmet. Ayant vécu l’expérience de l’exil, ses personnages semblent tous vaciller entre un point de repère et des référencements épars. Dans « le Dernier tramway », on sent différentes formes de tiraillements. Non sans une forte dose de nostalgie. Istanbul revient tel un leitmotiv. Les descriptifs qu’il en livre renvoient à la fois l’image de la « brisure » et l’acte de recoudre des fragments d’histoires. L’écrit est en fait d’une présence permanente en tant qu’acte de reconstruction. Nombreux sont ses personnages qui se livrent à l’écrit. Une manière de vivre la « délivrance » ? Peut-être. Mais, pas uniquement.

Nedim GURSEL, en compagnie de son excellence Monsieur l’Ambassadeur français Bernard EMIE.

C’est le cas de ce personnage qui « voulait saisir tout par l’écriture, la mer, le vent, les peupliers sur la steppe, le désert se déroulant à perte de vue, les bédouins et leurs caravanes de chameaux, les vagues océanes, hautes comme des montagnes. » Le lecteur suit des péripéties, des récits qui semblent traversés par l’exigence de la création du sens, parfois de sa restitution, tout autant que par un lyrisme désarmant. On suit ses personnages en fait comme si on les avait déjà rencontrés auparavant. Le tout enveloppé dans une prose fort séduisante, Voire « piègeante ».
Avec en prime cette question : finalement, ne parle-t-il que de lui-même et de son expérience qui serait le concentré de celle de toute une génération ? Probablement. Il y a toujours une part de soi dans les autres. L’inverse est tout aussi vrai.

Source : le Matin


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