Les chefs de la diplomatie allemand et turc se sont rencontrés samedi à Doha pour évoquer notamment les relations de l’Union européenne et de la Turquie, a annoncé le ministère allemand des Affaires étrangères, au lendemain d’échanges cinglants entre Berlin et Ankara.

Le ton était violemment monté vendredi entre Berlin et Ankara alors que la Turquie avait rejeté les critiques allemandes sur la répression des manifestations anti-Erdogan.

"L’entretien, entre l’Allemand Guido Westerwelle et le Turc Ahmet Davutoglu, s’est déroulé dans une atmosphère constructive et amicale", a précisé le ministère dans un court communiqué publié à Berlin.

Angela Merkel s’était déclarée lundi "épouvantée, comme beaucoup de gens" par la réaction des autorités d’Ankara aux manifestations antigouvernementales.

Le ministre turc chargé des relations avec l’Union européenne, Egemen Bagis, a accusé jeudi l’Allemagne de faire obstacle à l’adhésion d’Ankara à l’UE. Elle "cherche des arguments politiques intérieurs pour se faire réélire", avait-il dit.

A moins d’un revirement de la part de l’Allemagne, l’Union européenne devrait décider de reporter ou d’annuler les négociations prévues mercredi sur les chapitres 23 et 24, qui traitent des droits civiques, de la liberté de la presse et de la liberté de réunion.

Des dizaines de milliers de personnes, appartenant pour la plupart à l’importante communauté turque d’Allemagne, ont par ailleurs manifesté samedi à Cologne pour soutenir les opposants au Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.

Le rassemblement était organisé par les membres de la communauté alévi d’Allemagne, un groupe confessionnel chiite formant une minorité importante en Turquie et qui se plaint de ne pas bénéficier des mêmes droits religieux que la majorité sunnite.

avec AFP et Reuters