Après le feu vert aux Eurofighter pour la Turquie, Athènes appuie sur tous les boutons
La Grèce brandit le veto de l’Union européenne contre la Turquie
Athènes – La Grèce a décidé de réagir fermement après l’obtention par la Turquie de l’autorisation d’achat d’avions de chasse Eurofighter. Le gouvernement grec menace d’utiliser son droit de veto pour bloquer l’accès de la Turquie aux fonds de défense de l’Union européenne, qu’elle considère désormais comme un levier de pression stratégique. Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a déclaré qu’aucun accès ne serait accordé à Ankara tant que sa politique en mer Égée ne change pas.
Mitsotakis a réaffirmé que la Grèce s’opposera à l’intégration de la Turquie aux programmes européens de défense, insistant sur le fait que l’unanimité des États membres est requise pour y participer.
Bien que la Turquie ne soit pas membre de l’UE, elle pourrait théoriquement intégrer, en tant que pays tiers, le programme de sécurité européen baptisé SAFE, doté d’un budget de 150 milliards d’euros.
Dans le cadre de ce programme, la Turquie, en tant que membre de l’OTAN, pourrait acheter des armements ou participer à des projets communs — à condition d’obtenir l’accord de tous les États membres.
Or, la Grèce s’y oppose farouchement. Mitsotakis a garanti que tant que la Turquie continue de bloquer l’extension des eaux territoriales grecques, Athènes maintiendra son veto.
De quoi la Grèce a-t-elle peur ?
Alors que la Grèce poursuit sa politique d’extension maritime avec son plan des “parcs marins” annoncé cette semaine, elle critique vivement l’attitude d’Ankara, qui considère l’extension à 12 milles des eaux grecques comme un casus belli (motif de guerre).
La course à la supériorité militaire en mer Égée atteint un nouveau niveau : la Grèce craint par-dessus tout de perdre la supériorité aérienne face à la Turquie.
L’éventuelle acquisition par Ankara de 40 Eurofighter ravive cette inquiétude, ce qui pousse Athènes à mobiliser tous ses moyens pour conserver son hégémonie régionale.
Une déclaration qui sonne comme un aveu
Suite à l’accord donné mercredi par l’Allemagne pour la vente d’Eurofighter à la Turquie, une pré-accord a été signé à Istanbul.
La production des avions sera assurée par le Royaume-Uni, avec la participation de l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne, dont l’approbation est nécessaire.
Mitsotakis a reconnu que la Grèce ne peut pas empêcher directement la vente, mais il envisage d’agir sur les conditions d’utilisation et de soutien technique.
« La Turquie est un grand pays avec une industrie de défense puissante. Ceux qui pensent pouvoir empêcher ce type de vente se trompent. Mais nous pouvons informer nos alliés sur la manière dont cette livraison sera effectuée et à quelles conditions elle sera liée », a-t-il déclaré.
Les autorités chypriotes grecques (République de Chypre) n’ont pas encore réagi officiellement.