par Behor
Dans son éditorial du Point du 05/07/2007 “Proche-Orient : un ciel de cendres” Claude Imbert fait une présentation cataclysmique du proche orient, où l’Islam joue le rôle du boute feu et constate l’incapacité des grandes puissances occidentales à apporter la paix aux populations moyen-orientales. Or, à force de pomper le pétrole sans que les populations des pays ou il est pompé en profitent, on ne peut que créer un sentiment de haine cotre les pompeurs qui ne partagent jamais. En accuser l’islam est oublieux du rôle d’une religion : si les pompés étaient chrétiens, ils se révolteraient aussi contre les pompeurs, au nom de la religion chrétienne.
« Vu de Sirius, le Proche-Orient figure la gueule d’un volcan en activité. Il précipite, l’un après l’autre, les peuples de la région dans la tragédie. La dernière accable le peuple palestinien désarticulé par la partition de Gaza livrée au Hamas et de la Cisjordanie gardée au Fatah. Mais, de son côté, le Liban, en proie à un début de terrorisme sunnite, voit, au sud, le contingent onusien attaqué et le Hezbollah chiite se réarmer. La Syrie déploie avec brio, dans le cynisme et le crime, sa capacité de nuisance. L’Irak central, en butte à la guérilla des chiites et sunnites, abrite dans l’anarchie des groupes armés qui vendent leur férocité mafieuse aux plus offrants. L’Iran, manitou de la région, tire un peu partout des ficelles désormais empelotées. Enfin, Israël voit monter à ses frontières des forces de plus en plus divisées, mais qui ne s’accordent encore que pour l’étrangler. Partout, un ciel de cendres que les colombes de la paix ont fui à tire-d’aile !
Sur l’échec politique du monde arabo-musulman (aucune démocratie), sur son échec économique (aucun système performant), sur cette vaste mare d’indolences fatalistes, deux gros perturbateurs ont, depuis un demi-siècle, plongé leur fer rouge : le pétrole et Israël.
La manne pétrolière a fabriqué des riches sans enrichir les pauvres. Elle a financé le prosélytisme islamique saoudien, donné des crocs à Saddam Hussein. Partout, elle a entretenu le rêve moderniste sans la modernité et l’envie des peuples sans la satisfaire. Elle a soumis la région à la boulimie énergétique des grandes puissances.
Quant à Israël - coin d’Occident enfoncé en terre arabe, avec son exception démocratique et sa réussite technicienne -, il devient le cheval de Troie d’un Occident « dévoyé », le bouc émissaire de l’échec arabe. Pour libérer l’espace arabe de l’« occupant », ici et là on s’exalte ou on se fanatise.
Ainsi, l’archaïsme islamique, l’échec de la modernité, puis Israël et le pétrole, et leur « parrain » américain, auront forgé une chaîne continue de tragédies. Et infligé des discordes enragées à un univers arabe... qui rêvait de se réunifier, dans l’Oumma, autour d’une langue, d’une religion commune. Or c’est la religion même, l’islam, qui flambe désormais entre chiites et sunnites.
En cinquante ans, la rue arabe et l’islamisme offensif dominent la tragédie. Dans des pays issus à l’emporte-pièce de l’Empire ottoman et du passé colonial, les pouvoirs sont chahutés par le désespoir populaire. ........Dans toute la région, quand les dominos s’entrechoquent, c’est l’islam offensif qui ramasse la mise.
L’intégrisme conquiert chaque jour des positions nouvelles contre le « Satan occidental ». Outre le Proche-Orient, l’Afghanistan, la Somalie, le Pakistan nucléaire, l’Iran nucléaire donnent des sueurs froides à l’Occident. Ajoutez-y le terrorisme exporté d’Al-Qaeda qui promettait, ces jours-ci, un carnage à Londres et Glasgow.
Face à cette poussée multiple, l’Occident, sans stratégie d’ensemble, s’efforce d’édifier une digue des modérés. On y soutient le Fatah d’Abou Abbas avec l’espoir, illusoire, d’un accord avec Israël qui aurait valeur entraînante d’exemple. On y rameute les pouvoirs locaux menacés. L’Europe, à la traîne, critique l’Amérique et se contente de payer....... »