Les policiers turcs ont identifié un suspect lié à l’attentat suicide qui a visé lundi des militants proches de la cause kurde dans la ville turque de Suruç située en Turquie, près de la frontière syrienne, a annoncé mardi 21 juillet le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu.

"Un suspect a été identifié. Ses éventuels liens à l’étranger ou en Turquie sont en cours de vérification. La plus forte possibilité est qu’il s’agisse d’un attentat-suicide lié à Daech" [acronyme arabe de l’organisation de l’État islamique], a déclaré M. Davutoglu devant la presse, précisant que le bilan de l’attaque s’élevait désormais à 32 morts.

Aucune organisation n’avait encore revendiqué mardi l’attentat de Suruç. Si la piste jihadiste était confirmée, cette attaque serait la première commise sur le sol turc depuis l’émergence du groupe radical, qui contrôle depuis plus d’un an de larges portions des territoires irakien et syrien, notamment près de la Turquie.

Membre de Daech depuis deux mois

"Nous confirmons sur la base des analyses génétiques pratiquées que l’auteur de l’attaque est un homme de 20 ans originaire d’Adiyaman (sud-est de la Turquie)", a déclaré à l’AFP un responsable turc sous couvert de l’anonymat.

Le jeune homme, identifié sous les initiales S.A.A., a rejoint les rangs du groupe EI il y a deux mois seulement, a rapporté mercredi la presse turque.

Selon les autorités turques, il s’est fait exploser lundi à la mi-journée dans les jardins du centre culturel de Suruç, à la frontière syrienne, au milieu d’un groupe de jeunes partisans de la cause kurde qui désiraient participer à la reconstruction de Kobané.

Quelques heures seulement après l’attaque, le Premier ministre islamo-conservateur turc Ahmet Davutoglu a attribué sa responsabilité au mouvement djihadiste, qui occupe depuis un an de larges portions des territoire irakien et syrien.

Un lien avec un autre attentat ?

Selon la presse, les autorités turques enquêtent sur d’éventuels liens entre l’attaque meurtrière de Suruç et l’attentat qui avait fait 4 morts et plusieurs dizaines de blessés lors d’une réunion publique du principal parti kurde de Turquie le 5 juin dernier à Diyarbakir (sud-est), deux jours avant les élections législatives.

Le quotidien Hürriyet affirme mercredi que le mécanisme de l’engin explosif était identique dans les deux cas et que les deux auteurs présumés des attaques avaient rejoint les rangs djihadistes au même moment.

Source : avec AFP