Turquie : une vingtaine de manifestants poursuivis pour « terrorisme » après le 1er Mai
Pour avoir tenu à célébrer le 1er Mai, sur l’emblématique place Taksim d’Istanbul, décrétée zone interdite par le gouvernement turc, 24 personnes ont été inculpées, mardi 5 mai, pour « appartenance à une organisation terroriste ». Selon les chiffres officiels, la police avait arrêté 336 personnes dans plusieurs districts de la mégapole, le jour de la Fête des travailleurs. Hormis la vingtaine d’individus visés par une procédure judiciaire, les autres ont été relachés.
Plusieurs incidents ont éclatés, vendredi, entre les manifestants et les forces de l’ordre. Ces dernières ont utilisé des canons à eau et des gaz lacrymogènes pour repousser les protestataires qui voulaient progresser vers la place Taksim, pour dénoncer l’interdiction des autorités. Le gouverneur de la ville y avait prohibé le rassemblement syndical, jugeant que le lieu n’était pas adapté.
Texte « liberticide »
Depuis deux ans, le président, Recep Tayyip Erdogan, a systématiquement défendu la tenue de réunion de masse sur cette place, qui fut le cœur à l’été 2013 d’une vague de manifestations sans précédent pour dénoncer la dérive islamiste et autoritaire de son régime.
Le Parlement a par ailleurs voté le mois dernier une loi sur la « sécurité intérieure » renforçant les pouvoirs de la police contre les contestataires. Un texte que l’opposition et de nombreuses associations de défense des droits de l’homme ont qualifié de « liberticide ».
Source : avec AFP