La trajectoire positive empruntée par la note de la Turquie est menacée par les déséquilibres croissants qui caractérisent l’économie du pays, a déclaré mercredi l’agence de notation Moody’s.

Cette dernière assigne la note Ba2 à la dette souveraine turque, à laquelle est attachée une perspective positive, ce qui laisse entrevoir la possibilité d’un relèvement dans un avenir proche.

Moody’s a précisé que la croissance robuste enregistrée par la Turquie pendant la crise financière constituait toujours le fondement de son appréciation positive du pays.

Mais l’agence souligne les inquiétudes des investisseurs sur la question du risque de surchauffe de l’économie, du déficit élevé des comptes courants et de la dépendance à des sources de capital "volatiles" pour financer ce déficit.

La banque centrale turque a annoncé de son côté une réunion extraordinaire de son comité de politique monétaire jeudi, afin notamment d’évaluer les conséquences de la crise de la dette de la zone euro.

Certains analystes anticipent également un tour de vis monétaire afin de contenir l’inflation et soutenir la lire turque.

"La croissance vigoureuse de l’économie turque a contribué à une amélioration de la position budgétaire", a souligné Moody’s.

"Dans le même temps, des déséquilibres internes et externes se sont accentués. L’important déficit des comptes courants de la Turquie est un problème puisque le gouvernement finance ce déficit en utilisant des sources de capital plus volatiles."

"Aux yeux de Moody’s, la Turquie est vulnérable à des chocs ou à de soudains changements du sentiment des investisseurs", a encore noté Moody’s.

Le déficit des comptes courants de la Turquie représentait en 2010 6,7% du produit intérieur brut (PIB). Tant que les investisseurs sont disposés à prêter des sommes au pays, ce déficit est soutenable.
Mais des chocs extérieurs tels que la crise de la dette de la zone euro augmentent le risque de voir le flux de financements brusquement se tarir.

Reuters