Les représentants de l’Union européenne ont rencontré jeudi à Istanbul des responsables turcs pour évaluer les progrès du processus d’adhésion de la Turquie à l’Europe, en amont d’un Sommet européen où les 27 pourraient renforcer leur pression sur Ankara sur la question chypriote.

La "troïka" européenne, qui comprend le pays assurant la présidence tournante de l’UE, celui qui lui succèdera et la Commission européenne, est représentée à Istanbul par le ministre suédois des Affaires étrangères Carl Bildt, le secrétaire d’Etat espagnol aux Affaires européennes Diego Lopez Garrido, et le représentant de la Commission européenne en Turquie Marc Pierini, qui remplace le commissaire à l’Elargissement Olli Rehn.

La délégation a déjeuné avec le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu et le ministre chargé des Affaires européennes Egemen Bagis avant une réunion de travail prévue plus tard dans la journée.

Evaluation des progrès

En décembre, les chefs d’Etat et de gouvernement du bloc européen doivent discuter lors d’un Sommet des progrès du processus d’adhésion de la Turquie à l’UE, entamé en 2005, et notamment du refus persistant d’Ankara d’ouvrir ses ports et aéroports aux navires et avions chypriotes.

L’UE a déjà gelé par mesure de rétorsion huit des 35 chapitres thématiques de négociation jalonnant le processus d’adhésion. Dans un entretien récent à un journal turc, le président chypriote Dimitris Christofias a laissé entendre que son pays pourrait réclamer de nouvelles sanctions contre la Turquie au cours du Sommet.

Certains analystes estiment toutefois que l’UE pourrait faire preuve de mansuétude pour éviter de faire dérailler des pourparlers de paix en cours entre Chypriotes grecs et Chypriotes turcs. Chypre est divisée depuis l’invasion en 1974 du tiers nord de l’île par la Turquie, en réaction à un coup d’Etat de nationalistes chypriotes-grecs soutenus par Athènes qui voulaient rattacher l’île à la Grèce.

Source "7sur7" du 26 novembre 2009