Autrefois indépendant durant plus de mille ans, de 751 après Jésus christ à 1759, les mandchous ont succédé au pouvoir.
Après de nombreuse révoltes , les ouïgours reprenaient le pouvoir, puis le reperdaient. En 1863, ils réussirent à former un état indépendant, reconnu par l’Empire ottoman, l’Empire russe et le Royaume Uni.
Mais les Britanniques, craignant une expansion russe vers l’Est, persuadèrent la cour mandchoue de reconquérir le pays.
Les banques britanniques financèrent la reconquête. Ainsi avec L’Angleterre comme alliés, les ouïgours perdirent, les mandchous reprirent le pouvoir.
Puis la Chine nationaliste après un coup d’état succéda aux mandchous.. Les ouïgours se révoltèrent à nouveau, et créent un état qui fut à son tour écrasé par les Soviétiques.
Une nouvelle tentative de reprise du pouvoir en 1944 aboutit, l’indépendance dura 5 ans, de nouveau écrasé cette fois-ci par l’armée rouge chinoise.
Un nouveau soulèvement en 1954, échoua face à l’armée rouge chinoise.
Pourquoi ne pas accepter leur indépendance ?
Pour cause, ces vastes territoires sont pleins de ressources énergétiques en particulier les plus importantes réserves de pétrole et de gaz naturel de l’Empire chinois.
Nouveaux massacres en 1990
En avril 1990, un soulèvement a lieu dans la ville d’Akto.
Plus de 1 000 habitants descendent dans la rue pour protester contre le refus des autorités chinoises d’autoriser la construction d’une mosquée.
Les troupes chinoises tirent dans la foule 60 morts en fut le triste résultat.
En juillet 1990, les autorités du Xinjiang [ nom marquant la colonisation chinoise) annoncent l’arrestation de 7 900 personnes au cours d’une opération visant à arrêter "les activités criminelles de séparatistes et autres délinquants criminels" (sic).
La campagne contre le crime lancée sous le nom de "Frapper fort" par le gouvernement chinois en 1996, si elle entendait répondre aux inquiétudes de la population devant l’expansion de la criminalité et de la délinquance, a été l’occasion pour la police chinoise de s’en prendre aux militants du Xinjiang, dont un certain nombre, accusés d’être favorables à l’indépendance, ont été exécutés publiquement à grands renforts de publicité.
Plus de 10 000 personnes accusées de "séparatisme" ont été arrêtées au cours de cette campagne.
Nouveaux massacres 1997
Le 5 février 1997, à la veille du Ramadan, trente dignitaires religieux de renom sont arrêtés par la police à Ghulja (en chinois : Yining).
Six cent jeunes Ouïghours descendent alors dans la rue et vont réclamer leur libération devant le siège local du gouvernement.
Ils sont brutalisés par la police et les troupes paramilitaires et violemment dispersés à coups de matraques électriques, de canons à eau et de gaz lacrymogènes.
Dès le lendemain se déroule une manifestation massive de protestation.
Les policiers et les paramilitaires tirent sur les manifestants. Bilan : 167 morts.
Dans les heures qui suivent, 5 000 personnes sont arrêtées, dont des personnes âgées, des jeunes femmes et des enfants.
On les accuse de vouloir « diviser la patrie », de mener une activité criminelle et fondamentaliste religieuse, bref d’être des "éléments contre-révolutionnaires".
Le gouvernement chinois décide alors l’exécution publique de sept Ouïghours pour l’exemple.
Les sept victimes sont exécutées d’une balle dans la nuque (facturée à leurs familles !), chargées sur un camion découvert et promenés à petite vitesse à travers la foule qui fréquente le bazar ouïghour et les quartiers environnants.
Lorsque les Ouïghours qui pleurent leurs victimes s’approchent trop près des camions, les soldats ouvrent le feu, faisant neuf nouvelles victimes.
Le 15 octobre 2001, deux participants au soulèvement de 1997 furent exécutés, trois autres condamnés à des peines de mort suspendues pour 2 ans et six autres à des peines de prison (dont deux à perpétuité).
Massacre Nucléaire
Depuis 1961, la Chine a fait exploser 46 bombes nucléaires sur le site de Lop Nor [le plus grand champ de tir nucléaires au monde] au Turkestan Oriental. L’évacuation des résidents Ouïgours se faisait « pour la journée du tir ».
Les retombées radioactives ont créé en 35 ans un désastre écologique, polluant les sols, l’eau, les plantes et la nourriture, ce qui aurait entraîné la mort de 200.000 personnes.
Une recherche récente menée secrètement par une équipe scientifique anglaise a révélé une grave pollution nucléaire et une augmentation dramatique des taux de cancer.
Depuis le 11 septembre 2001
Le gouvernement chinois a profité du 11 septembre 2001 pour vendre son programme anti-terroriste à l’étranger.
Il a obtenu l’extradition de militants ouïghours de plusieurs pays, dont le Pakistan, le Kazakhstan et le Kirghizistan. Il tente de négocier actuellement le transfert d’une douzaine d’Ouïgours capturés en Afghanistan et détenus à Guantanamo.
Le sort qui les attend en Chine est sans aucun doute l’exécution, d’où le refus des États-Unis de les renvoyer en Chine.
À l’étranger, les Ouïghours sont présents au Kazakhstan, en Turquie, en Allemagne, en Suède, en Suisse et aux États-Unis d’Amérique, en France. Des Ouïgours ont aussi émigré en Allemagne, au Pakistan, en Indonésie, en Australie, à Taïwan et en Arabie saoudite.
Le 19 septembre 2004 a été fondé à Washington le « Gouvernement en exil du Turkestan oriental », de régime parlementaire, dont le 1er ministre est Anwar Yusuf.
Une constitution a été proclamée, et traduite en Turc, Anglais, Chinois et Japonais.
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