Selon une dépêche AFP, le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu s’est dit optimiste mercredi sur les chances de reprise dans son pays des négociations autour du programme nucléaire controversé de l’Iran, mais l’UE a jugé que les conditions n’étaient pas encore remplies.

Les deux parties ont dit leur intention de se rencontrer et de redémarrer les discussions mais bien entendu, il leur appartient de décider de le faire, a dit M. Davutoglu à la presse, en marge d’une visite à l’Otan à Bruxelles.

Lors de ma visite à Téhéran (début janvier), l’Iran a dit qu’il était prêt à redémarrer les négociations. Avant cela j’avais consulté Mme (Catherine) Ashton, la Haute représentante de l’Union européenne aux Affaires étrangères, qui sert d’intermédiaire des grandes puissances dans le dossier nucléaire, a expliqué M. Davutoglu.

Nous serons ravis d’accueillir cette nouvelle session de négociations, a-t-il dit, nous espérons que ces négociations vont aboutir à des résultats positifs.

Les négociations entre l’Iran et les grandes puissances du groupe 5+1 sur le nucléaire iranien, interrompues depuis un an, se dérouleront très probablement à Istanbul, a aussi affirmé mercredi à Ankara le chef de la diplomatie iranienne Ali Akbar Salehi.

Cependant, les services de Mme Ashton se sont montrés beaucoup plus réservés sur la possibilité d’une reprise du dialogue.

Nous avons toujours dit être ouverts à des négociations. Toutefois, nous ne le ferons pas tant qu’il n’y aura pas une réponse de l’Iran substantielle à la lettre de Mme Ashton en octobre qui fixait plusieurs conditions, a indiqué à l’AFP le porte-parole de la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton.

La Turquie, qui joue les médiateurs dans le dossier nucléaire de son voisin iranien, avait accueilli à Istanbul en janvier 2010 la dernière série de négociations entre l’Iran et les 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne), mais aucun accord n’avait été obtenu.

M. Davutoglu recevra jeudi à Ankara son homologue iranien, Ali Akbar Salehi. Il participera ensuite le 23 janvier à une réunion à Bruxelles de ses homologues européens, pour discuter notamment de la situation en Syrie et en Iran.

Les Occidentaux craignent que le programme nucléaire civil de Téhéran ne cache un volet militaire, malgré les dénégations iraniennes, et veulent renforcer les sanctions contre Téhéran, notamment en visant ses exportations pétrolières. La réunion européenne du 23 janvier doit justement aboutir à un embargo pétrolier qui pourrait débuter en juillet.