[*Les négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE ont de nouveau été interrompues par l’Allemagne, après la répression sévère des récentes manifestations à Ankara et à Istanbul. Cette indécision sape la crédibilité de l’Union et refroidit l’ardeur de la Turquie à la rejoindre, regrette le Financial Times.*]

A l’heure où la France a mis de l’eau dans son vin et révisé son opposition de longue date à la relance des pourparlers d’adhésion entre la Turquie et l’UE, ouvrant la voie à une reprise des négociations après un silence de trois ans, voilà qu’un autre Etat membre fait barrage. La semaine dernière, l’Allemagne a bloqué la réouverture des discussions avec Ankara au sujet de la politique régionale, l’un des 35 chapitres du corpus de règles que les futurs candidats doivent s’engager à adopter pour que leur candidature puisse être examinée.

Berlin fait savoir que son opposition, qui n’est pas définitive, est "d’ordre technique". Mais faute d’explication claire, cette initiative a été interprétée comme une riposte à la vague de répression qui s’est abattue sur les manifestants turcs. A la suite d’informations publiées la semaine dernière, selon lesquelles la police avait pris d’assaut un hôpital allemand d’Istanbul et fait usage de gaz lacrymogènes dans un hôtel utilisé comme abri par des manifestants (et dans lequel se trouvaient également des responsables politiques allemands), Angela Merkel a jugé "excessive" la réaction [de l’Etat turc].