Les équipes nationales turque et arménienne sont dans le même groupe de qualification pour la Coupe du monde 2010, celà fut donc l’occasion pour les journalistes turcs de se pencher sur les relations houleuses entre les deux pays :
Selon le Turkish Daily News les matches de l’Arménie et de la Turquie « vont causer le plus d’excitation » et de « couverture médiatique ».
Seuls certains anciens diplomates ont soulevé le problème de potentiels grands troubles.
« Les matchs seront joués » a déclaré Ozdem Sanberk, le directeur de la Fondation Turque des Etudes Sociales et de l’Ecomonie (TESEV). « Les nationalisets arméniens seraient heureux que la Turquie refuse d’y aller. Ce serait négatif pour la Turquie » a-t-il dit.
La Turquie ne projette pas de refuser les rencontres a déclaré pour sa part, le vice-président de l’UEFA et ancien Président de la Fédération de Football Turc Senes Erzik cité par la quotidien Milliyet. « Pourquoi devrions-nous ne pas jouer ? La Turquie a joué contre l’Arménie au niveau des plus jeunes de toute façon » a-t-il dit.
L’ancien ambassadeur Turc Yalim Eralp a tenu à faire une mise en garde toutefois indiquant que le match ne poserait pas de problème, mais que la question principale serait l’attitude des supporters.
« Si les supporters agissent de façon réflechie pendant les matchs, par exemple lorsque les hymnes nationaux seront joués, il n’y aura pas de problème ».
En réponse à une question concernant Trabzonspor [NDLR : qui a joué contre Anorthosis Famagusta équipe de la partie grecque de Chypre, qui n’est pas officiellement reconnu par la Turquie tant que la République Turque de Chypre du Nord subit un ambargo] Eralp a dit que le cas était différent parce que la Turquie a reconnu l’Arménie, bien qu’il n’y ait aucune relation directe diplomatique entre les deux pays.
Néanmoins, il y a des liens économiques selon Serdar Dinler, un membre du Conseil de Développement du Commerce Turco-Arménien mais qu’elles font face à des difficultés à cause de la fermeture de la frontière. Serdar Dinler pense que les matchs pourraient être une occasion de renforcer les relations entre les deux pays. « Je suis heureux que les deux équipes soient tombés ensemble,maintenant les deux parties seront toutes proches. Nous observerons le match à Erevan et les Arméniens l’observeront à Istanbul » a dit Dinler. « Cependant, il n’y a aucun besoin d’attendre une occasion comme çelle-ci » a-t-il dit.
Dans un communiqué le ministère turc des Affaires étrangères a affirmé : « La Turquie est l’un des premiers pays à avoir reconnu l’indépendance de l’Arménie. Seules manquent les relations diplomatiques entre nous, lesquelles s’établissent de manière non officielle par la Géorgie. La Turquie est un membre important de la FIFA et par conséquent pour pouvoir participer à une telle rencontre internationale, les footballeurs arméniens n’auront aucun problème de visa. Cette question se résoudra très facilement. »
Ce qu’a confirmé Michel Platini président de l’UEFA : « Nous nous sommes rencontrés avec les associations d’Arménie et de Turquie et il n’y avait pas de problèmes, ils ont dit que les matchs seraient joués de la meilleure façon possible ».
« Nous avons eu un problème l’année dernière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan parce que c’était une situation plus mauvaise que l’absence de rapport, il y avait un problème de relations tendus à l’extrême et donc le comité de direction a pris la décision d’annuler les deux matchs » a dit Platini. [NDLR : L’Arménie occupe millitairement environ 25% du territoire de l’Azerbaïdjan depuis l’invasion du Haut-Karabagh en 1993.]
Yusuf Halaçoglu, président de l’Institut turc d’Histoire (TTK - Türk Tarih Kurumu) pour sa part, a déclaré : « Le sport doit s’abstenir d’entrer dans le domaine de la politique. Il ne faut pas créer l’impression que pour un match de football avec l’Arménie, la Turquie ouvre la frontière ou qu’il s’agit du début d’une nouvelle ère pour les relations entre les deux pays. Les peuples, eux, n’ont pas de problème. Le problème, c’est l’attitude incompréhensible du gouvernement arménien à l’égard de la Turquie. »