Un volume d’échanges de 10 MMDH en 2010. 75 entreprises turques actives au Maroc en 2011. Objectif : Tripler les échanges entre le Maroc et la Turquie en 3 ans.

En poste au Maroc depuis 18 mois, l’ambassadeur de Turquie à Rabat Tunç Ügül a indiqué à lavieeco.com que l’objectif de ses services est de « tripler le volume des échanges bilatéraux » entre son pays et Rabat d’ici 2014. Les échanges bilatéraux se sont établis à 1,2 MM de dollars, 10 MMDH, en 2010. S’il existe un conseiller économique auprès de l’ambassade de Turquie à Rabat, son action sera renforcée par l’ouverture cet automne d’un bureau commercial turc dans la capitale économique marocaine Casablanca.

La Turquie est économiquement présente au Maroc dans le secteur des travaux publics, de la distribution grand public, de l’électroménager, de l’alimentaire et du mobilier en kit notamment. 75 entreprises turques au total sont actives sur le marché marocain en 2011.

6ème économie européenne et 16ème au monde, pays peuplée de 79 millions d’habitants, la Turquie a connu une croissance supérieure à 8,8% en moyenne annuelle en 2011 après une croissance économique moyenne de 6% entre 2002 et 2010. En plein marasme économique international et de rabaissement des notes américaine, italienne ou grecque, le pays vient de voir l’agence Standard and Poor’s relever, à la mi-septembre, la note turque de BB+ à BBB- avec perspective positive.

Selon l’ambassadeur turc à Rabat, « la Turquie peut aujourd’hui analyser de manière pertinente ce qui se passe dans le bassin méditerranéen et agir en conséquence ». Après la tournée remarquée du chef du gouvernement d’Ankara Recep Tayyip Erdogan et d’une délégation de 200 hommes d’affaires au Caire, à Tunis et à Tripoli ce mois-ci, la Turquie travaille à allier son nouveau poids politique en Méditerranée avec sa diplomatie et la force de frappe de ses entreprises. Plus largement sur le plan international, la Turquie est membre de l’Organisation pour la coopération et le développement économique en Europe (OCDE), membre du G20 et de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN).

Pour les mois qui viennent indique le diplomate turc, « Ankara va encourager les échanges avec le Maroc et notamment une meilleure connaissance des possibilités offertes par l’économie turque aux entreprises et au marché marocain ; au cours des prochains, les investissements vont s’accroître au Maroc », indique-t-il. M. Ügül cite l’exemple de la construction de tronçons autoroutiers marocains à une qualité supérieure à celle de la Chine et à des prix inférieurs à ceux d’entreprises françaises ou italiennes pour illustrer la pertinence de l’offre économique turque. Et c’est d’ailleurs sur ce créneau, celui d’un meilleur rapport qualité-prix sur le marché international que se situe aujourd’hui l’offre turque auprès des marchés émergents. Autre exemple : « en une génération, souligne Tunç Ügdül, la Turquie est passé de pays importateur net à exportateur net de produits industriels et de machines ».

Pour renforcer les échanges maroco-turcs, Ankara compte également sur l’expérience marocaine en Afrique noire où les banques et d’autres entreprises marocaines sont présentes. Ankara compte jouer sur cette synergie elle qui a, par ailleurs, ouvert 18 ambassades en Afrique subsaharienne au cours des 18 mois et organise chaque année désormais un Forum Turquie-Afrique.

Selon l’ambassadeur, le nouveau dynamisme turc se base sur la stabilité des institutions de son pays, le basculement du monde vers l’est et l’Asie pour lequel la Turquie est bien placée, la jeunesse et l’ardeur au travail des Turcs et la persévérance et la prise de risques des hommes d’affaires de Turquie. En 2011, en Turquie, la crise n’existe pas.

Jamal Amiar.La Vie éco
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