Du 7 au 16 mars 2011, la ville de Lyon et l’Espace Pandora fêtent la poésie et les poètes.
Avec pour thème "D’infinis paysages", le printemps des poètes 2011 invite au voyage, à la découverte de paysages connus ou inconnus, proches ou inaccessibles.
Dans les bibliothèques, les librairies, les salles de spectacles, les bars, de façon formelle ou très informelle, poètes, musiciens, comédiens, chanteurs, slameurs, artistes en tout genre retrouveront les lecteurs et autres amoureux de la littérature et des mots.
A la découverte du programme, on s’aperçoit que durant toute cette semaine aucun poète d’origine turque ne sera mise à l’honneur et que le public de l’agglomération lyonnaise n’aura pas accès à la découverte des richesses de la poésie turque.
Pourtant à la lecture de l’édito de Monsieur Georges KEPENEKIAN, Adjoint au Maire de Lyon, Délégué à la Culture, au patrimoine et aux droits des citoyens, il est précisé : "... Mais pour la première fois, à l’occasion de cette 13ème édition du Printemps des poètes, plusieurs autres villes de l’agglomération sont pleinement associées à l’événement : Bron, Vaux-en-Velin, Vénissieux et Villeurbanne. Cela tombe plutôt bien, puisque le thème retenu de cette saison, D’Infinis paysages, semble vouloir sauter les frontières, abolir les distances ou, peut-être modestement interroger nos limites...".
Monsieur KEPENEKIAN, 2011 ne débute pas sous les meilleurs hospices pour les turcophiles de l’agglomération lyonnaise amoureux de la poésie turque.
A chacun sa censure
La liberté d’expression, et son corollaire, la censure, sont au coeur d’une actualité reprochée en Turquie par certains.
Alors comment peut-on interpréter cette programmation orientée et proposée par les organisateurs dans la ville des résistants ?
On a un peu vécu dans l’illusion que la liberté d’expression (…) était acquise une bonne fois pour toutes., oui pour certains, non pour les "mêmes"...
Pourtant, s’il est un domaine dans lequel la liberté semble acquise, il s’agit bien de la littérature. Soumise à différents types de censure - religieuse, politique, elle n’est pourtant que le reflet d’une opinion personnelle, ou d’une volonté politique manipulatrice .
L’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme ne définit-il pas la liberté d’expression comme une liberté fondamentale de l’homme ?
En théorie, oui. Mais dans les faits, rien n’est si simple.
Et cela ne date pas d’hier, la preuve avec cette semaine de poésie sans aucun poète d’origine turque dans l’agglomération lyonnaise.
Source : Espace Pandora