En 2013, les téléspectateurs ont privilégié la fiction. Les Américains ne règnent plus en maître sur le genre.

À l’heure d’Internet et des nouveaux usages, la télévision conserve tout son attrait. La preuve : dans les grands pays européens, la durée d’écoute quotidienne s’est allongée de trois quarts d’heure en vingt ans. Et en moyenne, les téléspectateurs à travers le monde ont passé en 2013 3 h 14 par jour devant leur petit écran, selon une étude Eurodata TV Worldwide.

Alors qu’ils avaient plébiscité les programmes de divertissement en 2012, le public a cette fois préféré les séries, les films ou encore les sitcoms. « La fiction reprend sa place de n° 1 dans les palmarès », confirme Amandine Cassi, la directrice du pôle études internationales d’Eurodata TV Worldwide.

Ce genre représente 42 % des programmes les plus regardés en 2013, contre 37 % pour le divertissement et 21 % pour l’information, les magazines, les documentaires… « Cela traduit le bouillonnement créatif dont fait preuve ce secteur depuis une ou deux saisons déjà », commente Amandine Cassi.

En tête des formats de fiction qui marchent le mieux dans le monde, les séries, évidemment. Dans la plupart des pays, les séries les plus consommées sont très majoritairement locales. Et parmi les séries importées, les américaines n’écrasent pas le marché contre toute attente. Surprise, les séries turques font une percée remarquée sur le marché mondial de la fiction. Dans le palmarès des programmes générant le plus d’audience à travers le monde, elles devancent en nombre les blockbusters américains. Plus étonnant encore, les Sud-Coréens parviennent à se hisser en troisième position. « Ce sont vraiment les séries turques qui font le buzz, insiste Amandine Cassi. En 2013, elles auraient rapporté à l’export 150 millions de dollars. » Près de 70 ont été vendues dans une cinquantaine de pays.

Fer de lance de cette production, la série Magnificent Century (Global Agency) s’affiche dans sept classements à travers le monde des meilleures audiences. Autre exemple témoignant de ce succès, la série The End (Eccho Rights) a été achetée en version originale dans 35 pays, avant que Netflix n’en fasse l’acquisition. Mieux : des adaptations pourraient voir le jour aux États-Unis, en Russie, en Allemagne et même en France par le producteur Shine. « Les séries de l’Orient voyagent très bien en Occident », résume Amandine Cassi. Demain, l’Afrique pourrait aussi devenir un vivier intéressant.

Source : avec Le Figaro