Depuis l’implosion de l’URSS, les relations entre les Etats-Unis et la Russie n’ont pas été toujours au beau fixe. L’une des querelles qui a provoqué le plus d’animosité est vraisemblablement celle du poulet américain, selon le « New York Times ». Dans les années 1990, l’Amérique, sous l’administration de George Bush père, avait voulu aider la Russie en envoyant des volailles. Depuis lors, le poulet américain est devenu le symbole de l’humiliation russe, écrit le quotidien américain. Au point qu’en Russie il a gagné le surnom de « cuisses de Bush ». En annonçant un abaissement du niveau toléré de chlore dans les nouveaux règlements sanitaires appliqués depuis le début de 2010, Moscou a suspendu le 1 er janvier les importations américaines. « La suspension des importations, écrit le " New York Times ", pourrait certes provoquer une sévère flambée des prix de la volaille à Moscou, mais le Premier ministre Vladimir Poutine a ravivé la flamme de la fierté nationale lorsqu’il a déclaré devant les éleveurs russes que la Russie ne voulait plus être dépendante des " cuisses de Bush ". »

Pour le « Moscow Times », en revanche, si le différend russo-américain n’est pas résolu, la Turquie pourrait devenir le principal fournisseur de poulets, à condition qu’elle satisfasse aux nouveaux règlements et contrôles sanitaires. Après l’échec des discussions avec les Américains la semaine dernière, les importateurs russes se sont aussi tournés vers la Thaïlande. La Russie était devenue le principal marché pour le poulet américain avec des importations annuelles, en 2008, de 800 millions de dollars.

Source Les Echos