En 2008, lorsque la revue d’affaires étrangères Foreign Policy a lancé un vote parmi ses lecteurs pour élire l’intellectuel le plus influent du monde, un leader musulman turc réfugié en Pennsylvanie, Fetullah Gülen, a gagné haut la main. À l’époque, le résultat du vote en a étonné plus d’un. Fetullah qui ? Le chef religieux et le mouvement qu’il a créé en Turquie il y a plus de 30 ans faisaient peu parler d’eux à l’ouest du Bosphore. Mais depuis, le mouvement Gülen - fort de plus de 2 millions de fidèles et de 10 millions de sympathisants - s’est établi un peu partout en Amérique du Nord. À Montréal, ses représentants possèdent une école privée et frayent avec l’élite politique, religieuse et médiatique. Portrait sur deux continents d’une confrérie musulmane hors du commun, qui suscite autant l’admiration que la peur.
Le bruit des assiettes et des conversations se mêle joyeusement dans la salle de bal du Centre Mont-Royal, en plein coeur du centre-ville de Montréal. Élus, universitaires et journalistes ont tous accepté de participer au « souper annuel du dialogue et de l’amitié », organisé par l’Institut du dialogue interculturel de Montréal. La ministre de l’Immigration, Kathleen Weil, prononce le discours d’ouverture.
« Je crois à cette mission. Je voulais donner mon soutien à l’organisation. C’est grâce à leurs efforts que ce souper est possible », lance la ministre en début de soirée.
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