La création d’un « groupe de sages » voulue par Nicolas Sarkozy, a fait l’objet d’un accord de principe lors du Conseil européen de Lisbonne ce 12 novembre. Ce « groupe » qui prendra forme au prochain Conseil européen (12 et 13 décembre), sera constitué d’une douzaine de personnalités européennes n’appartenant pas au monde politique (hommes d’affaires, syndicalistes, intellectuels entre autres), et aura pour objectif de réfléchir à l’avenir de l’UE à l’horizon 2020-2030.

Malgré certaines réticences, un consensus oral s’est finalement dégagé approuvant la constitution d’un tel « groupe ». Ces réticences venaient de pays européens favorables à l’élargissement de l’UE, qui craignaient que le travail des « sages » ne soit indexé par Paris qu’à la seule question des frontières européennes et donc de l’adhésion turque, à laquelle le Président actuel français, Nicolas Sarkozy, reste toujours opposé.

Néanmoins le Président Nicolas Sarkozy a su évoluer sur cette question. Tout d’abord en revenant sur sa promesse électorale d’interrompre le processus d’adhésion à l’UE de la Turquie, mais aussi en se déclarant prêt à amender la Constitution française pour abroger l’article 88-5 [1]. Cet article qui a été créé à l’initiative de Jacques Chirac [2], a pour fonction d’approuver ou pas par voie référendaire toute nouvelle adhésion à l’UE (après la Roumanie, la Bulgarie et la Croatie), et donc en particulier celle de la Turquie.

L’avenir proche nous dira si Nicolas Sarkozy a pris un tournant sur la question de l’adhésion turque à l’UE, ou s’il continuera à suivre les obsessions et les peurs de son opinion publique [3] qui la rendent aujourd’hui foncièrement hostile à la perspective d’une adhésion de la Turquie à l’Union Européenne.